Rien ne change jamais,
Je la guettais l’heure où déborderait
Le fleuve fou de nos jeux insensés.
Mais tu te tâtais, toujours hésitante.
Et je n’en pouvais plus de cette attente.
Et puis, ô joie !, ton démon de minuit
Est enfin sorti de sa léthargie.
Ton oui, génie malicieux sans pareil,
Illumina tes lèvres de vermeil.
Allez, grimpe sur ton tapis volant !
Tu as fusionné avec ton amant.
Tu cours, tu voles, tellement pressée
D’être dans ses bras et de t’y lover.
Totalement retrouvée, tu m’avoues
Qu’il est très beau, tout à fait à ton goût.
Un bisou bâclé, trop grande est ta hâte
D’offrir ton corps à sa lettre écarlate.
Sitôt l’huis franchi, tu n’es plus qu’à lui.
Tu grimperas, jusqu’au bout de la nuit,
Sur son bâton droit, vers le firmament.
Tu as fusionné avec ton amant.
Bien sûr, tu n’oublieras pas, c’est promis,
De prendre des photos dans votre nid.
En vain, longtemps, je les ai attendues.
Tu m’as oublié, je n’ai rien reçu.
Mais pourquoi donc suis-je encore étonné
De cet angoissant manque de clichés ?
À chaque fois, tes promesses s’envolent
Au fil de tes cris, quand tu batifoles.
Ton plaisir se nourrit de mon néant.
Tu as fusionné avec ton amant.
Puis, lorsque repue, tu me reviendras,
Et que tu te blottiras dans mes bras,
Ma tristesse se verra balayer
Par tes baisers ; tu auras triomphé.
Tu as fusionné avec ton amant.
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