Séminaire,
Habillée de froideur,
Maquillée de rigueur,
Une femme d’affaire
Était en séminaire.
L’imaginant glaçon,
Les mâles polissons
Détournaient leurs regards
Et refrénaient leurs dards.
Jamais importunée,
Ses journées défilaient,
Au rythme lancinant
De chiffres et de bilans.
Mais à la nuit tombée,
Dans le plus grand secret,
La dame patronnesse
Se muait en diablesse.
Tout son corps bouillonnait,
S’étant bien préparé
Pour son plus grand cadeau,
La nuit du bel canto.
Elle ouvrit son huis, puis
Se fondit dans la nuit,
Masquée, incognito,
Nue sous son long manteau.
Dans l’hôtel d’à côté,
Déjà tout excité,
Et sur son trente-et-un
S’impatientait quelqu’un.
Pressée, elle monta ;
Et sans frapper, entra.
Sur le lit l’attendait,
Son tout nouveau dossier.
Nul n’avait jamais vu
Un tel tohu-bohu.
Et la femme d’affaires
N’allait plus toucher terre.
Qu’est-il de plus plaisant
Qu’être avec son amant
Et jouir avec ardeur
Pour son mari prêteur ?