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par mylu
#224335
Voici l'histoire d'un jeune homme dont je suis devenue accro et la mienne.

On s'était rencontré sur internet dans un contexte n'ayant rien à voir avec les rencontres et encore moins le sexe. On avait conversé de temps en temps mais sans plus sur le dada commun, le sujet qui nous avait mis en contact. Le hasard total car je conversais aussi avec d'autres personnes sur le même thème mais avec O, les messages étaient un peu plus longs et mieux orthographiés que tous les autres. Un détail qui s'ajoutera aux autres.

Un jour, quelques mois plus tard, très tôt le matin alors qu'il faisait encore nuit, on s'est rencontré au milieu d'autres personnes animées par la même passion que nous, réunies pour une occasion annuelle.
Ah, c'est lui O ? Petit étonnement. Un tout jeune homme de 20 ans que j'avais imaginé par internet et à son discours avoir 35 ans peut-être et un peu sûr de lui, et là un jh un peu fat, planté timidement ou contemplativement sur ses deux jambes, assez grand, blond, muet. Rien à signaler mais un ensemble qui me plaisait bien dans l'absolu, sur lequel je n'avais absolument pas fantasmé pour autant. Ok, la bise puis on ne s'est plus revu de la journée, perdu dans la foule d'autres passionnés.

Le soir venu, une poignée d'entre nous s'était retrouvés chez quelqu'un, le temps que vienne l'heure du resto. Là, on a un peu discuté tous ensemble mais pas lui. Plus tard, il a joué de la guitare avec notre hôte et à les regarder penchés laborieusement sur leurs cordes, je me suis vraiment demandée ce que je fichais là, à m'ennuyer avec ces jeunots, dans une activité ou un contexte que j'avais connus y'a bien longtemps et dont je me rendais compte qu'ils ne m'inspiraient plus du tout aujourd'hui. Perception du temps qui avait passé. Peu importait, ça n'allait pas durer longtemps.

Au resto, le hasard m'avait placée juste en face de lui. Je m'en moquais comme de l'an 40, lui ou un autre. J'ai su plus tard qu'il s'était arrangé pour s'asseoir face à moi ; je n'avais rien vu. Juste avant, alors qu'il s'apprêtait à prendre la banquette, je lui avais indiqué gentiment qu'on devait toujours la laisser à la dame et il me l'avait laissée en souriant.
Au cours du dîner, on n'a pas échangé le moindre mot. Je parlais à droite ou à gauche mais pas avec O car il ne disait rien. N'était-ce à un moment où nos pieds se sont frôlés sous la table étroite, j'ai retiré immédiatement le mien en m'excusant et lui aussi avec un sourire. J'ai su plus tard que là aussi, il l'avait fait exprès, voulant voir si j'allais le garder contre le mien. En 2 mots, il m'a fait du pied mais ça n'avait pas fonctionné car j'ignorais qu'il m'en faisait.
J'ai su aussi plus tard que c'était là, à ce resto, qu'il avait flashé sur moi. "Whaou !" m'a-t-il précisé.

La soirée terminée, je suis rentrée en voiture avec une amie et n'ai cessé de parler d'O comme un sujet intéressant. Comme ce garçon était étrange ! Si silencieux, si réservé et son sourire discret. Tout cela m'intriguait. Plus encore ce mélange de blondeur et de noirceur que je croyais avoir perçue en lui. De la lumière ombragée par la mort. J'allais jusqu'à cette idée.
Moi qui aime bien la braise sous la glace, j'ignorais encore que j'allais être servie.

Ensuite, je n'ai plus vraiment pensé à O, si ce n'est comme bon copain. Pourquoi "bon" ? allez savoir. On s'est quelquefois écrit en parlant de tout et de rien. Le début d'une relation amicale.

Un mois plus tard, de passage dans ma ville, O est venu chez moi pour une histoire de bricolage où il a été efficace. On a dîné ensemble et j'ai apprécié ses bonnes manières, encore sa réserve et une certaine entente (complicité ?) dans la relation et la conversation, bien que ce soit moi qui aie le plus parlé, comme toujours. Vers 1H du matin, il s'apprêtait à partir et au seuil de ma porte, je lui ai fait 2 bises, mais comme j'étais reconnaissante du coup de main efficace qu'il m'avait donné, j'ai voulu le lui montrer en l'enlaçant chaleureusement et en appuyant fort mes bises, un peu comme une personne de sa famille qu'on affectionne.

Sa réaction m'a vraiment estomaquée : il a répondu à mes bises affectueuses en souriant énormément et de la même manière que moi alors qu'il ne me devait rien, lui. Aucune raison qu'il m'enlace et appuie ses bises pour les faire durer ! J'ai alors écourté l'embrassade car je ne m'attendais pas du tout à ce qu'elle prenne un tel tour. Je me suis sentie gênée, je ne comprenais pas ce qui se passait, ce n'était pas logique ou conventionnel. J'ai reculé tout mon corps, ai regardé le sol mais ai fait mine de rien pour qu'il ne sente pas ma gêne ou mon trouble, qu'il n'imagine pas des choses que je n'imaginais pas (encore) moi-même : ai parlé en souriant et en lui souhaitant bon retour.

A peine était-il parti que je n'ai cessé de cogiter sur sa réaction à mes bises. Je ne comprenais pas et cela continuait à me troubler. Y'avait un truc pas normal.

Le hasard a invité chez moi exactement une semaine plus tard, un autre copain que je connaissais peu aussi, et devant m'apporter un objet. On est resté des heures à discuter et je me suis aperçue, alors que le contexte était à peu près identique, que j'avais beaucoup moins de plaisir à passer du temps face à lui que face à O.
Au moment de se quitter sur le seuil de chez moi, j'ai eu une idée : l'embrasser comme j'avais embrassé O, pour voir sa réaction et la comparer avec celle d'O. P-être était-ce moi qui me faisais des idées ? Fallait en avoir le coeur net.
Je l'ai enlacé affectueusement et ai appuyé mes 2 bises longuement sur ses joues mais le copain a réagi tout à fait différemment : il est resté les bras ballants, le corps un peu en diagonale et le sourire gentillet, sans rajouter une seconde à mon contact.

Là, j'ai été encore plus troublée de ce qui s'était passé avec O mais je n'arrivais pas (encore) à mettre de mots sur ce qui se passait en moi ou en lui. J'ai compris plus tard que depuis l'instant de notre 1ère rencontre, c'était son âge, notre différence d'âge qui avait fait écran à mon attirance pour lui et n'avait pu voir son attirance pour moi.

On a échangé ensuite quelques mails qui revêtaient alors un caractère plus personnel puisqu'on s'était quand même rencontré mais rien d'excessif ou de dirigé.
C'était il y a exactement un an.

Puis, pendant mes vacances d'une dizaine de jours et à la suite d'un mail évoquant nos prénoms ou les statues (sujets éloignés de notre prime passion commune), les autres mails se sont enchaînés à un rythme de plus en plus soutenu. Après les mails et en même temps, des conversations msn. A tel point que je prenais juste le temps de dormir (peu) et de manger (rapidement) pour pouvoir le retrouver sur mon écran.
Modifié en dernier par mylu le 10 mars 2011, 01:08, modifié 1 fois.
par mylu
#224947
Je ne réfléchissais pas vraiment sur les raisons de mon empressement qui me faisait juste sourire. Je voulais juste le lire et lui écrire. Le retrouver encore et encore.
Il n’écrivait rien d’extraordinaire mais l’échange était extrêmement agréable pour moi. J’ai toujours aimé les contrastes et là, il y avait contraste entre son attitude réservée et mutique dans la vie, et sa facilité à s’exprimer des plus correctement à l’écrit, ce qui est rare.

Assez rapidement, j’ai senti que mon empressement à le retrouver ressemblait à de l’excitation mentale et j’ai commencé à fantasmer sur lui et sur un rapprochement plus physique que spirituel entre lui et moi.

Au début, je ne mettais pas vraiment de mots sur cette attirance, sur ce désir et sur ce que je pouvais en faire mais j’ai commencé à lui tendre des perches plus ou moins subtiles, pour jouer, pour voir ce qu’il pouvait en faire, savoir p-être ce qu’il avait dans le ventre. Jamais il ne les saisissait. Jamais, il ne rebondissait sur un mot ambigu pour l’exploiter dans un sens mutin, alors je laissais courir jusqu’à la fois suivante. J’étais étonnée ou à peine qu’il soit aussi « gamin » sur ce plan en ne faisant aucun rapprochement, mais p-être que je ne suscitais en lui qu’un intérêt intellectuel ou lié à ma personnalité ? Je me disais qu’à 23 ans, son âge, j’aurais compris depuis longtemps qu’il se passait quelque chose d’autre. C’était aussi p-être sa bonne éducation qui l’empêchait d’exploiter un « filon » auquel il ne voulait répondre (à cause de mon âge ou de mon physique) et pour ne pas me blesser, faisait-il mine d’ignorer mes perches.

Mais je respectais son « innocence ». Je restais avec mon désir de rapprochement comme un fil excitant qu’il me semblait seule tenir. Peu importait. J’étais contente que cette relation existât déjà parce qu’elle m’était agréable, que je m’y sentais bien, presque dans un état second, et que je la trouvais intéressante. Contente aussi d’avoir « trouvé » sans le chercher quelqu’un qui me plaise car dans la vie, quasiment personne ne me plaît vraiment. Ce qui se passait était un peu exceptionnel pour moi – et j’ignorais encore que ce qui suivrait l’allait être encore plus.

Sur Mns, je n’aimais pas en revanche (et de moins en moins par la suite) qu’il corrige sa moindre faute d’orthographe due à la rapidité de frappe. Quel intérêt ? On écrit bien tous les 2, je comprenais tout malgré l’oubli d’un S ou d’un T.. J’y voyais là aussi une sorte de réflexe d’écolier. Un stade dans lequel il serait encore ?

Toujours dans ce trip d’échanges intensifs, il était question qu’il vienne me voir à telle date, profitant d’un déplacement pour recherche d’emploi de sa Bretagne familiale à Paris. On était tous les deux contents de cette perspective et alors, je lui ai dit que p-être dans la réalité, je serais « lamentable », c-à-dire pas à la hauteur de l’intérêt qu’il semblait me porter et inversement, que mon désir de plus en plus irrésistible de le voir (je ne disais pas encore d’être en contact de peau avec lui) n’était peut-être dû qu’à du fantasme lié à la distance.

Un truc un peu bizarre : A ce moment encore de la relation, je ne voulais pas concrètement coucher avec lui. Je voulais quelque chose de physique pour parfaire notre relation intellectuelle ou spirituelle (bien que O ne soit pas intellectuel) mais je n’y mettais pas le mot « sexe ». En y réfléchissant maintenant, je voulais surtout et d’abord avoir sa tête contre ma tête, ma joue contre sa joue. Nos cerveaux (réflexion) tout proches, nos bouches (discours) pas loin, nos peaux (corporalité) en contact. Le reste était p-être sous-entendu mais je n’y pensais pas du tout concrètement.

C’est au mot « fantasme » lié à la distance que notre conversation a pris un autre tour. Il semblait qu’il eut déjà perçu un peu de la chose et il l’imputait pour beaucoup à l’effet Msn qui fait monter les blancs en neige assez rapidement. Et là, de fil en aiguille, O m’a sorti cette phrase d’une puérilité incroyable et qui pourtant m’a donné un coup au ventre parce qu’elle me montrait ce qui était de lui et qu’elle faisait basculer toute notre relation précédente dans ce que je ne m’étais pas encore avoué : « Je voudrais qu’on s’aime pour de vrai. »
Modifié en dernier par mylu le 10 mars 2011, 01:15, modifié 1 fois.
#225069
je suis avec intéret le déroulement de cette aventure, qui me laisse dans l'attente d'en découvrir la suite.
Bravo, c'est très bien écrit, je voudrais lire des aventures décrites comme celle çi bien plus souvent.
je ne demande qu'à vous lire encore.
par mylu
#225420
« Je voudrais qu’on s’aime pour de vrai », c’est bien ce qu’il m’avait écrit, c’est bien ce que je voulais et pourtant, j’étais choquée par rapport à tout ce qui précédait, où je n’avais pas arrêté de lui suggérer des choses, lui dire que j’étais entrain de déconner, qu’il fallait m’arrêter car je m’embarquais là où il ne fallait pas aller à cause d’un délire. Et c’est à partir de ce moment-là que j’ai freiné des 4 fers tout en désirant l’inverse et que lui a procédé à une sorte de travail de réconciliation, de rassurance.

Moi, je retenais mes larmes. C’était beaucoup émotionnellement. Il s’est excusé et a écrit « Je suis désolé... Mais tu m'as bien poussé ! Par moments, je néglige de rester élégant. » Comment ça ? C’était le roi de l’élégance, de la délicatesse (à cette époque) et il me semblait qu’il était un peu à côté de la plaque. Maintenant, je comprends mieux.

Mon émotion venait du fait que je constatais vraiment que j’avais du désir pour lui, que c’était moi et moi seule qui avais poussé la relation dans ce sens et jusqu’à cet aveu et qu’en parallèle, il me semblait qu’une relation physique entre nous était absolument impossible, aberrante, à cause de notre différence d’âge.

Bien sûr, j’ai toujours fait plus jeune que mon âge et j’ai toujours eu des relations avec des types plus jeunes que moi (2, 5 ou 15 ans de moins) mais je ne fais certainement pas la moitié de mon âge et ils n’avaient jamais la moitié de mon âge non plus. Et puis O avait même moins de la moitié de mon âge. Et je devais avoir l’âge de sa mère ! (en fait, elle a 5 ans de plus que moi) Misère. On est où là ? on joue à quoi ? Mes allumettes allumées me brûlaient les doigts.

Je trouvais que cette relation avec cette perspective concrète de relation physique, sexuelle, devenait « contre-nature ». C’était mon mot. Et plus je continuais nos conversations, plus je le désirais et plus je culpabilisais.

Alors que j’écris actuellement, je relis nos échanges sur une autre fenêtre pour ne pas me tromper entre le souvenir et les traces de ce qu’il en a vraiment été. J’ai tout gardé précieusement. Parce que c'est un garçon précieux pour moi.

Je lui demandais alors de faire marche arrière, que je n’étais certainement pas normale d’avoir imaginé une telle chose avec lui, qu’il devait juste le garder comme souvenir. Mais lui ne l’entendait pas de cette oreille. Rien dans mon attitude ne le rebutait. Il avouait avoir plus ou moins compris mes intentions au fur et à mesure du temps mais qu’il n’en était pas sûr et lâche comme il se disait (aïe !) comme tous les hommes, il avait préféré me laisser venir jusqu’à l’aveu.

J’étais dans une position très délicate. Je souffrais de ce qui se passait et j’en tirais en même temps une certaine jouissance.
Je souffrais parce qu’outre le choc du passage de l’implicite à l’explicite que m’avait procuré son « oui », enfin son acceptation, son désir qu’on « s’aime pour de vrai » par rapport à mon petit délire en suspension qui traînait depuis des jours et des jours et ne cessait de s’attiser, il y avait bien sûr cette différence d’âge que je trouvais rédhibitoire pour une question « pratique », physique, mais aussi et surtout une sorte d’impossibilité pour moi de passer à l’acte pour des raisons spirituelles & morales. Il me semblait que ces freins-là étaient les plus sérieux.
Bien sûr, ici, on pourrait même imaginer coucher avec un animal, un vrai, et p-être certains le font-ils sans se poser de questions ou en être dérangés moralement mais moi, j’avais l’impression que coucher avec les 23 ans de O était tout aussi condamnable moralement & spirituellement. Pour lui un peu, à peine, mais pour moi surtout. Une affaire d’estime entre moi et moi - entre le ciel et moi.

Il essayait de me rassurer, de ne pas m’inquiéter. M’indiquait que ce que l’on faisait (ou allait faire ?) n’était pas mal, que se voir allait calmer mes angoisses ou mes tensions et que le temps viendra qu’il espérait pas trop vite (hélas trop vite), où je changerais à son égard pour un regard plus tempéré, plus clair. Il ajoutait que je lui plaisais, qu’il tenait à moi, n’avait jusqu’à présent voulu que me plaire et que sa volonté d’entretenir notre correspondance n’avait pas été innocente (tactique hyper discrète !) dans cette démarche. Il me répétait que notre différence d’âge n’était qu’histoire de conventions, d’habitudes sociales et que cela n’avait aucune importance pour lui. Cela m'a marquée.

Il trouvait que se plaire mutuellement n’était pas donné à tout le monde et que je surestimais mes sentiments pour lui. En ce dernier point, il a eu grandement tort.

Petit à petit, son travail de rassurance, sa conviction, son désir de moi, sa délicatesse ont repoussé mes barrières. De temps en temps, certes, je lui disais encore « Au secours, je suis pédophile ! » mais lui répondait attirance réciproque, entente, « potes » et quand il a écrit « Mais tu es une femme et je suis un homme non ? et qui plus est une jolie femme. », je ne l’ai plus jamais oublié.

Mais je me projetais déjà plus tard. Comment ça allait se terminer ? que resterait-il de lui et de moi ? comment gérer cette situation ? Mais pour lui, chaque chose en son temps, tout se passerait bien, je n’avais pas à m’inquiéter pour rien.
Il ajoutait qu’actuellement, je croyais avoir des sentiments immenses pour lui et que je croyais qu’il pouvait me tuer (ce sont ses mots) mais au pire, ils pourraient juste m’égratigner quand les choses se seront terminées. En cela aussi, il a eu totalement tort..

Evidemment, j’ai adoré cette attitude masculine et bienveillante. C’est bien tout ce dont j’avais besoin et qui me séduisait encore plus. Je le trouvais PARFAIT.
Modifié en dernier par mylu le 10 mars 2011, 01:19, modifié 1 fois.
par mylu
#226330
On devait se voir, s’approcher, se toucher pour la 1ère fois, le jeudi 4 Mars 2010. Je ne pensais qu’à ça, ne respirais, n’espérais, ne rêvais que de ce jeudi-là. Il était devenu le jeudi le plus important de ma vie. Il me semblait qu’avant, il n’y avait rien eu et qu’après, le monde pouvait exploser, peu m’importait. Les quelques jours qui me séparaient de ce fameux jeudi étaient interminables et j’avais la réelle impression qu’ils ne se termineraient jamais car le monde ne peut pas offrir autant de bonheur que celui que j’imaginais pour ce jeudi-là, et le faire arriver quand même. Le mot-même de « jeudi », je le trouvais tout bizarre, quasiment nouveau. Jeudi avait certainement été créé pour moi, pour nous, et en cette circonstance. Tous les autres jeudis de ma vie devaient se prononcer autrement pour que ce jeudi-là soit aussi exceptionnel à mon entendement.

Mais le doute constamment se saisissait. Comment cela pouvait-il se passer ? Comment aborder les choses ? Comment arriver à ce que je voulais et que voulais-je concrètement qu’il puisse comprendre puisque je n'étais pas sûre de me comprendre moi-même ? Qu’allait-il penser de moi, de mon corps, de mon âge ? Serait-il dégoûté et tout mon rêve détruit à cause de ce « détail » qui là, dans ce contexte si étrange revêtait pour moi et pour la première fois une importance capitale ?

Je lui demandais s’il aimait les os (car un peu trop mince) et il me répondait qu’il me trouvait appétissante et très désirable. Appétissante ? P-être exagérait-il.

Il voulait venir chez moi puis qu’on sorte, histoire de re-faire connaissance devant un verre mais je lui ai expliqué que je serais morte de gêne, de honte, que je ne pourrais pas le regarder et avoir une conversation urbaine avec lui alors que je penserais à tout autre chose en trouillant et priant pour que ce temps passe le plus vite possible. J’imaginais mes gorgées d’alcool me rester bloquées dans le gosier puis m’étrangler en essayant de les avaler en faisant semblant de discutailler en même temps avec lui.

Je lui ai alors proposé d’arriver chez moi, de ne rien dire et d’aller directement au lit pour m’éviter les salamalecs gênants où je ne saurais que dire que du baratin bouche-trou-temps. On ne dirait rien que l’obligé et chuchoté, on prendrait notre temps et là, on lèverait le secret.. (Mais il n’a pas compris le sens du mot « secret » dans ce contexte.) Je voulais rester, jusqu’au moment fatidique de ses bras du jeudi soir, sur ce nuage de sublimation pour ensuite me fondre en lui, sans passer par la case « humaine » de la conversation et du vis-à-vis.

Cela le choquait un peu. Contrairement à moi, il n’y voyait rien de romantique (et O n’est pas romantique pour un sou). Il m’a répondu qu’il voyait notre rencontre autrement que par son arrivée, une possession de moi et son départ. « Possession » ! quel mot suranné ! Croyait-il que faire l’amour avec une femme était la posséder ? Certes, je voulais me donner et lui en donner mais de là à ce qu’il me possède, je ne voyais pas tellement le rapport. C'était moi qui avais la main en quelque sorte (sans penser jamais vouloir le posséder) et c'était lui qui se l'attribuait tout-à-coup pour une histoire de position sexuelle ou que sais-je. Je trouvais que ce mot trahissait sa gaminerie et ses idées d’un autre âge, ne correspondant pas à la réalité des choses ou à la façon dont je concevais les choses.
Il aurait voulu aussi venir chez moi et qu’on soit tenté l’un par l’autre afin que les choses se fassent « naturellement » mais disait-il, maintenant qu’on sait, ce n’est plus possible. Ce plan, il me l’a ressorti encore bien plus tard ; il semble que ce soit un regret pour lui – pas pour moi. J’ai toujours regretté que ce soit un regret pour lui.

Peu à peu, mes arguments ont semblé le convaincre. Il m’a dit que p-être ferait-il un temps de chien et qu’on n’aurait pas envie de sortir, ce à quoi j’ai répondu qu’il fera beau si on est bien.

J’ai voulu aussi le rassurer et le préparer.
J’ignorais tout de son expérience dans ce domaine (je m'en fichais) et je lui ai dit qu’il devait être conscient de la différence entre le corps d’une fille de son âge et celui d’une fille du mien. Il n’en semblait pas du tout soucieux : il me désirait et c’est tout.
Le concernant, j'ajoutais qu’il fallait qu’il se sente bien, à l'aise, qu’il n’avait rien à me prouver, que je n’attendais aucune performance de lui, que je voulais juste qu’il soit lui tel que je le connaissais, présent et peu m’importait comment cela pourrait se passer. Il est vrai que je rêvais juste encore de son contact – la sexualité étant très secondaire. J’ai imaginé qu’il ne saurait pas quoi faire, qu’il ne banderait p-être pas et surtout, je ne voulais pas qu’il se sente obligé à quelque preuve de virilité que ce soit (bien que je l’espérais mais sans ce que soit un impératif) et qu'il s'en sente mal. Je voulais juste preuve de sa corporalité. Comme il semblait me respecter infiniment, je lui ai demandé aussi de ne pas me respecter comme une icône et ai tenté de lui expliquer cela avec des mots choisis et allusifs. Je lui ai dit aussi que je voulais qu’il joue et qu’il profite de moi ; je voulais qu’il ait du plaisir à être avec moi, qu’il ne regrette jamais de m’avoir connue bibliquement ; je voulais que tout soit bien même si ce n’était pas bien. Je ne pensais pas du tout à jouir à ce moment-là ; je voulais du bien-être pour lui & moi.
Il était d’accord sur tout, évidemment, mais il n’a pas semblé comprendre le double sens de « Fais-moi juste sentir ton humanité. »

Et si y’a une chose que je n’ai cessé de lui répéter depuis ces jours-là jusqu’à la fin, c’est que je ne lui voulais que du bien. Un ressenti, une impression constante en moi. Jamais de ma vie, je n’avais voulu et pensé autant de bien pour un homme, comme une sorte de « devoir », de programmation de mécanique, de locomotive, une sorte de cerveau qui dirigerait tout le reste, alors même que je voulais être moi-même « servie » à travers ce « service ». Mais c’était lui qui primait. J’étais tellement attirée, il me plaisait tant ! Lui donner tout le bien que je pouvais me procurerait du bien par ricochet mais c'était secondaire. Juste qu'il tire le maximum bien de moi.

Quand j’ai émis à nouveau des doutes sur moi-même, il m’a répondu de ne pas m’inquiéter, il ne voulait que mon plaisir et saurait me donner envie, je me suis dit « Whaou ! », voilà un mec qui (en plus) sait y faire. Cerise sur le gâteau. Je n’en demandais même pas tant.
Modifié en dernier par mylu le 10 mars 2011, 01:30, modifié 1 fois.
#226641
Je viens de prendre le train en marche si j'ose dire et de lire toute ta prose d'un coup. C'est très bien écrit, détail assez rare et donc fort agréable à lire.De plus ton histoire semble intéressante et tu as l'art de ménager le suspens. Je me joins donc aux autres commentaires qui te réclame la suite.
par mylu
#227494
A un moment, j’ai décidé d’arrêter de lui demander ci ou ça : on fera comme on fera. La seule faveur que je lui ai réclamée et qu’il m’a accordée (facile, à l’avance – mais il ne l’a pas tenue), c’est que quoi qu’il arrive par la suite, qu’on se garde en amitié & en complicité. Oh mais pour lui, ça ne posait aucune problème : on s’entendait tellement bien pour ne plus être potes et il ne voulait surtout pas me perdre comme amie ! plus tard, on garderait toujours quelque chose de spécial qui n’appartiendrait rien qu’à nous, et patati et patala.

Je lui ai demandé ça car étant quelqu’un de fidèle et s’attachant (et non pas d’attachant), il m’est toujours difficile et pénible de perdre quelqu’un que j’aime ou j’ai aimé. Même quand j’étais petite, le dernier jour d’école, de collège ou de lycée était un déchirement pour moi d’imaginer ne plus voir mes copines de classe et même les profs. Les séparations longues et qui plus est à tout jamais m’abîment et me déchirent.
Donc cette raison, oui, mais pour d'autres raisons comme l'entente aussi liées à directement à lui et à ce mystère que je n'aurais jamais fini de percer.

Le lendemain de nos « aveux » et malgré mon angoisse et ma gravité à la perspective de leur concrétisation, j’étais plus détendue car j’avais lâché les lions qui rugissaient en moi ; c’était lui qui était plus tendu. La décompression, a-t-il dit. Je crois plutôt qu’il s’agissait de la réalisation du choc des aveux et qu’en fait et contrairement à ce qu’il prétendait, il ne s’y attendait pas tant que ça.

La conversation a porté sur la frustration. Alors qu’il était seul, c’était un type qui ne bavait, ni ne sautait sur les filles. Il ne se considérait pas comme un type en manque et encore moins comme un frustré. Je pensais qu’il exagérait, qu’il essayait de se donner une contenance supérieure et détachée de sa condition mais une meilleure connaissance de lui plus tard, a confirmé ses allégations. Incroyable mais vrai et on pourra comprendre un peu pourquoi.

Comme je jouais dans l’échange et m’auto-driblais à l'occasion, il m’a trouvée sacrée fille car « chieuse » même avec moi-même. Je lui ai demandé s’il trouvait ça érotique (en pensant à un autre copain qui aime les femmes chiantes) et il m’a répondu : « Ne t’inquiète pas pour ça ». « Ca » désignant mon pouvoir érotique sur lui ? Autant dire que j’avais de la marge, qu’il ne me fallait pas m’inquiéter sur son désir.

Pourtant, un mot un peu blagueur sur mon physique pour tester jusqu’où allait son désir puisqu'il disait m'avoir vue habillée et ne certainement pas être déçue par moi dénudée, et me voilà lui faire croire que j’aurais p-être une jambe de bois, enfin.. en PVC. Ce petit détail sur le matériau lui donnait tout-à-coup de la véracité. Un peu étonné, il s’est brièvement souvenu de nos rencontres où rien ne pouvait le laisser supposer (ben oui mais maintenant, ils font des choses super en matériel & rééducation, mon cher ami) et n’hésitant quasiment pas, il m’a annoncé qu’il connaissait un peu la vie ( !) et qu’il était tout de même partant, jambe en PVC ou pas.
Alors là ! Quelle force ! Ce n’était pas un tordu bandant devant les freaks et pourtant, il m’acceptait même unijambiste. J’avais donc un boulevard devant moi. Et effectivement, je l’ai eu.

Lors de cette dernière conversation, j’ai appris qu’il avait précisément 23 ans. J’aurais préféré l’ignorer mais comme je lui donnais maxi 20 ans, j’avais gagné quand même 3 ans sur le mauvais sort. J’ai appris un peu plus tard qu’en me voyant, il avait cru que j’avais 35 ans mais toutes mes allusions ont su majorer cet âge pour qu’il ne se leurre pas totalement. Pour autant, jamais une seule fois dans notre relation qui a suivi, je ne lui ai confié mon âge ni exact, ni approximatif. Quand bien même un jour et assez rapidement, il m’a dit qu’il savait très bien quel était mon âge, je suis toujours restée allusive dans nos conversations sur la datation de souvenirs, de chansons, de films, de types de véhicules croisés dans mon enfance ou jeunesse, etc. Ma pudeur ou ma gêne a toujours gardé en tête qu’il ne fallait pas qu’il sache vraiment, et certainement pas de ma bouche. Plus tard, rarement, il me demandait « Tu as dû connaître ça, toi » et je lui faisais un petit sourire sans jamais répondre. Il n’a jamais insisté, il n’a jamais dû non plus fouiller dans mes papiers. Pas son genre.

Toujours au sujet de l’âge, la veille de l’arrivée d’O, j’ai dit à quelqu’un tout proche que j’allais passer la nuit avec O. Sa réaction a été immédiate, mi-scandalisée, mi-amusée : Mais ça va pas ? Il sait quel âge tu as au moins ? Tu es folle ou quoi ?! Ma réponse a été de dire que c’était comme ça (imparable) et que de toute façon, ça n’allait pas durer.

Ca n’allait pas durer, c’est bel et bien ce que je croyais mais ce n’était pas spécialement une volonté ou même quoi que ce soit auquel j’aurais pensé précisément. Ca n’allait pas durer parce que dans mon esprit, j’étais « juste » follement attirée par lui et notre rapprochement physique allait certainement calmer cette attirance en répondant enfin à mon désir. Donc, pourquoi cela durerait-il ?

Sans vouloir briser la chronologie, je peux tout de même préciser que le lendemain ou le surlendemain même de notre 1ère nuit ensemble, alors que je me sentais si bien près de lui, donc aux tout débuts, je lui ai demandé pour plaisanter ou en passant ce qui pourrait bien faire qu’on se quitte un jour ou combien de temps on pouvait envisager rester ensemble. Ma fichue manie de me projeter.
Je m’attendais à une réponse vague, une date impossible à préciser mais il m’a répondu des plus sérieusement du monde qu’il ne savait pas encore mais que certainement, ça n’allait pas se compter en années. Pas d’années donc au maximum une année ? A ce moment-là, sans contrôle, j’ai éclaté en sanglots tant la réponse m’était violente. Il m’a prise dans ses bras pour me consoler qu’il n’en savait rien, qu’il avait dit ça comme ça, etc. mais je suis encore étonnée par ma réaction précocément si vive et je me souviens même que pleurant alors, je ne comprenais pas vraiment pourquoi j’avais déjà tant de chagrin, comme s’il m’avait annoncé une catastrophe. J’ignorais mais je percevais déjà alors, que notre séparation allait être une catastrophe pour moi.
J’ai su des mois plus tard que cette scène l’avait marqué et qu’il s’était dit que la durée de la relation étant sujet tabou pour moi, il ne fallait plus jamais l’aborder.
Il ne l’a plus abordée, certes, mais il m’en a signifié la fin un jour, brutalement. C’est pire.

Pour l’instant, notre rv était pour le lendemain, il me trouvait douce, adorable, délicieuse, exquise et m’appelait « chérie ». Ce terme me paraissait alors ringard et déplacé. On en reparlera.
Modifié en dernier par mylu le 10 mars 2011, 01:36, modifié 1 fois.
par mylu
#230438
A la vérité, O vient de me faire un énième petit coup de Trafalgar-week-end qu'il me faut digérer et concernant le texte, devant passer aux choses sérieuses (?), j'hésite beaucoup car mon souvenir est moins net que pour ce qui précède. Plus d'impressions subsistent que de gestes très précis. Donc, un peu moins inspirée.

Vais poursuivre quand même.
par mylu
#230501
Nous voici ce fameux jeudi 4 mars 2010. O doit débarquer de sa Bretagne vers 22h et je l’attends, je ne pense qu’à lui et à « ça », à ce qui va se passer, depuis mon réveil.

Comment m’habiller ? Une jupe noire asymétrique et ample, un t-shirt et par-dessus, un petit gilet chiné multicolore, collant (trop petit pour moi) façon années 50. En dessous, une culotte et un soutif basiques et simples comme la majorité de ceux que je possède et une paire de hautes chaussettes montant à mi-cuisses en soie noire. Pas de chaussures : je suis chez moi. Pas de chaussons : je veux le séduire. Rien : je ne veux pas qu’il croie que je veux le séduire.

Et j’attends.. et je regarde sans arrêt par la fenêtre, passant du salon aux lumières tamisées, donnant sur la cuisine allumée, à la chambre dans la pénombre. Je ne comprends pas ce qui se passe. Ne viendra-t-il jamais ? S’est-il perdu ? Il fait froid mais je continue à me pencher par la fenêtre, scruter la moindre personne débouchant au coin de ma rue et à chaque fois, être déçue car ce n’est pas lui, et je retourne m’asseoir pour recommencer ce petit jeu quelques minutes plus tard.

Mais au fait, à quoi ressemble-t-il vraiment ? Il me semble n’avoir plus qu’un vague souvenir physique de lui. Proportions normales, blond, un visage classique et.. C’est tout ce dont je me souvenais.

Comme je l’attends, j’ai largement le temps –si je ne l’avais fait auparavant – de me demander en quoi consisteront nos premiers instants, comment je vais l’accueillir, ce que je vais lui dire, comment on arrivera au lit naturellement, etc. A tout, je ne sais que me répondre précisément. Auparavant, il n’avait pas tellement goûté l’idée de son arrivée du seuil de ma porte à mon lit, « Je ne suis pas une bête », avait-il précisé. Pourtant, ça m’arrangerait tellement – qu’on aille directement au lit dans l’obscurité.
Je crains tellement cet instant. Je ne suis pas directive et peut-être, comme toutes les personnes qui font ma connaissance au début le croient, pense-t-il que je sais ce que je veux et comment l’obtenir et s’attend-il à ce que je prenne les choses en main. J’espère alors qu’il se souviendra que sur Msn, je lui avais dit une fois ou deux que j’étais au fond une gamine, car c’est bel et bien ce que j’ai toujours été avec lui par la suite : une gamine.

22h sont passées. Je m’inquiète. Peu après, il m’envoie un sms désolé indiquant qu’il serait en retard. A sa place, on serait en avance, non ? Mon cœur se voile de gris. Outre l’angoisse de l’accueillir, de ce qui va se passer, la perspective que cette angoisse va durer encore plus longtemps que prévu me peine infiniment. Je lui réponds qu’il gâche tout et que je n’oublierai jamais ce retard. C’est faux mais c’est un peu vrai aussi.

Vers 23h30, une heure et demie après l’heure prévue, presque défenestrée et à bout de patience.. non, presque désespérée, j’aperçois dans la rue devenue vide arriver un type qui pourrait être O et.. c’est lui ! Mais quelle démarche ! une démarche d’homme de Cro-magnon, pas claudicante mais presque, des pieds traînants un peu, le corps presque jeté à l’avant à chaque pas. Cela ne s’associe pas du tout à l’image que j’ai de lui composée d’élégance, de timidité, de finesse.. Je suis estomaquée. Une idée fugace me traverse l’esprit : peut-être me suis-je trompée de personne, je ne sais pas comment mais il y a dû y avoir un changement de personne à un moment donné de l’histoire. Je le regarde "de haut" et le laisse hésiter, revenir sur ses pas et se tromper d'entrée d'immeuble. Mais je n’ai pas le temps de penser plus avant car l’interphone retentit.
Modifié en dernier par mylu le 10 mars 2011, 01:42, modifié 1 fois.
par mylu
#230560
Ca y est, c’est maintenant. Voici l’instant où je vais voir devant moi le type avec lequel j’ai conversé si ardemment pendant des centaines d’heures jour et nuit, à qui j’ai fait du gringue comme ça ne m’était pas arrivé depuis des siècles voire jamais arrivé, qui m’a dit qu’il voulait qu’on s’aime pour de vrai, et dont je n’espérais rien de moins.

Ma porte s’ouvre sur le palier encore vide ; je vois la lumière de l’ascenseur qui s’approche en montant puis se stabilise. Je suis fatiguée et j’ai peur. La lourde porte de l’ascenseur s’ouvre lentement ; il ne reste que 2 secondes avant qu’il n’apparaisse tout entier et où je ne pourrais plus reculer.

Enfin, enfin, enfin, il surgit devant moi un peu perdu, se plante sur mon seuil et en une fraction de seconde, redécouvrant son visage, je suis surprise qu’il soit si éloigné de mon souvenir, plus décevant que le visage sans traits précis qui m’était vaguement resté à l’esprit. Ce truc énorme qui s’était installé dans ma tête, mon ventre et mon cœur, minute après minute pendant des jours et des nuits, ne semblait pas se confirmer là, sur les traits de ce visage presqu’inconnu et trop juvénile. Je me suis dit « C’est lui ?! mais il est moche.. un peu moche.. avec son visage trop étroit ! et qu’est-ce qu’il fait gamin ! Comment vais-je faire ?» Parce que ce qui m’apparaissait brusquement, c’est qu’il ne me plaisait plus autant que durant les échanges Msn, plus autant que la 1ère fois où je l’avais entr’aperçu à potron-minet en province, trois mois auparavant. Enfin, je le croyais.

Chose un peu étonnante et répétitive, sauf une ou deux fois, à chacun de nos futurs RV, chaque fois que je verrai apparaître son visage après une absence plus ou moins longue entre nous, j’aurai la même réaction : Ah, c’est lui que j’aime ? Et quelquefois : Ah, c’est seulement ça ?!

Là, ses pieds sont sur mon paillasson et je ne dois certainement pas faire la fille qui pense ou hésite : je me jette à son cou en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, en pliant mon bras derrière sa nuque, tout en le tirant comme par ce crochet coudal vers l’intérieur de l’appartement. Ainsi, je ne suis pas obligée de « subir » frontalement ce visage nouveau qui trouble un peu mon sentiment que je veux garder intact pour en profiter au maximum jusqu’à la dernière seconde possible et/ou vivre la gêne de son regard. Je reste de cette façon debout sur la pointe des pieds dans mon couloir, accrochée à lui, ma joue contre sa joue, mon œil contre sa tempe, ma bouche près de son oreille à me plaindre tout de suite en pleurant de son retard - les larmes viennent sans décision, peut-être le relâchement de la tension -, que je pensais qu’il n’arriverait jamais, que je suis fatiguée de l’attendre, que je n’espérais plus, que je suis tellement contente de le voir enfin..

Il sent mon petit chagrin mouiller nos joues et s’étonne un peu interdit de ce qui m’arrive. Oui, cela a dû être un peu brutal pour lui. Pendant que je suis comme cela, accrochée à O, je sens qu’évidemment, il ne sait que faire – alors que c’est moi qui ne sais que faire ! – et peut-être veut-il en profiter (ce n’est pas le mot idoine) pour m’embrasser puisque nous sommes déjà enlacés mais je tangue et nous tanguons dans cette position jusqu’à nous échouer sur un petit tabouret bas qui traînait là. Nous restons nos bustes à demi-enlacés, vues de tiers ou de profil, à échanger un peu, le temps sans jamais le regarder en face, de m’habituer un peu à sa présence. Je lui redis toute ma fatigue de l’avoir tant attendu et lui me baratine vaguement sur son train.
Sa voix est presque lente, douce et moyennement grave, entre ténor et baryton, un soupçon vaguement nasillarde ou enfantine et tout aussi légèrement teintée d’un accent régional (qui pour une fois, ne me gêne pas) presque imperceptible. A la vérité, son micro-accent ne me sera décelable que le lendemain.

Discutant, nous reprenons peu à peu nos esprits, surtout moi qui les avais vaguement égarés, ça va mieux ; nous ne nous détachons pas totalement, nous redressons. Debout toujours dans mon couloir sombre, cela se joue comme une évidence : nous nous enlaçons pour le 1er baiser.

Voilà, là aussi, c’est le moment, un moment important, c’est le 1er baiser. Je ne sais pas comment je suis au tout début. A travers son blouson épais, sur son visage, O semble un peu tendu comme si la chose était sérieuse. Et elle l’est. Nos visages s’approchent naturellement, lentement mais à une vitesse disons « classique » et là, je m’arrête. Si je pense d’abord « 1er baiser », je pense tout de suite après à « notre 1er baiser » et si j’arrête mon mouvement vers sa bouche, c’est que j’ai décidé de m’en souvenir en espérant qu’il s’en souvienne aussi.

Mon visage est légèrement en biais, O tend les lèvres vers moi et je recule à peine. Mon visage revient vers lui lentement puis m'arrête. Nous sentons nos souffles tièdes mutuellement caresser nos bouches à intervalles réguliers. Normalement, à ce moment-là, on sait que les lèvres vont se toucher la seconde d’après mais à chaque fois, je ne permets même pas l’effleurement, je recule mon visage de quelques millimètres vers l’arrière ou sur le côté et reprends un peu de contenance. O s’étonne puis repart à l’assaut, penché de plus en plus vers moi, avec une infinie douceur, bien sûr, et une tension devenant presqu’une exaspération que je sens imperceptiblement monter. Nos bouches se rapprochent à nouveau et à chaque fois, entrouvertes un peu plus tôt que précédemment. A chaque fois encore, cette extrême proximité nous fait presque fondre, on est déjà dans la seconde qui suit, nos yeux se ferment. De temps en temps, je vois ce qu’il en est entre mes cils et éloigne mes lèvres juste avant qu’elles ne touchent les siennes. D’autres fois, paupières totalement closes, c’est la température de son souffle et la vitesse ou l’impact de ce dernier sur ma peau qui me fait estimer à quelle distance il se trouve de ma bouche, et qui me décide à dévier de mon angle d’approche. Toutes ces courses lentes, arrêtées ou déviées, enflamment un peu plus l'ambiance.

Et puis, après avoir bien joué, juste avant que le jeu n’ait plus de sens, je laisse O terminer enfin son mouvement vers ma bouche et m’embrasser pour la première fois, et je l’embrasse aussi. Sa bouche lippue est moelleuse à souhait, sa langue comme il faut, ni épaisse, ni fine, sa salive saine et ses dents parfaitement alignées. C’est un baiser classique qu’il me donne. Comme pour reprendre mon souffle ou suspendre ce baiser pour mieux le reprendre ensuite, en fait pour varier les plaisirs comme on dit, je change de côté. Le glissement de mon nez de sa joue droite à sa joue gauche puis inversement, se fait avec aisance en effleurant du mien son petit nez à lui.
Et puis, quand j’ai suffisamment changé de côtés, quand je l’ai suffisamment enlacé en lui caressant les cheveux ou la nuque ou la tempe ou la joue, je rapproche mes 2 mains pour former en porte-voix une coque entourant nos bouches et notre baiser devient comme un secret que nous nous disons l’un à l’autre, protégé par mes mains autour de lui.

De temps en temps, on ne peut presque plus s’embrasser car on sourit, nos lèvres s’étirent et nos dents s’entre-cognent. Puis notre baiser jamais vraiment interrompu, reprend et l’on tangue un peu sur nos pattes. C’est moi qui l’entraîne par mon poids, c’est lui qui nous retient.
Je sens qu’il est étonné quand je lui suce puis aspire la langue. Ca semble lui plaire, il sourit puis me fait la même chose, ce qui ne me procure aucun plaisir puisqu’il ne fait que m’imiter et je pense alors qu’il n’a pas d’imagination perso. Ce serait à moi d’en avoir ? Après avoir un peu aspiré et tété sa langue, je la lui mordille pour faire mine d’être violente puis je reprends immédiatement une caresse des plus tendres de langue à langue.
Je joue encore pour casser la totale-sensualité sans jamais la casser vraiment. Je veux peut-être mettre en pratique et en démonstration ce que je lui disais auparavant sur Msn : prendre du plaisir en jouant. Alors, je souffle brusquement dans sa bouche puis aspire l’air que je viens d’y projeter. Ca semble aussi lui plaire, du moins l’amuser. Et encore, je reprends tout de suite après notre baiser classique des plus tendres.

A un moment, que m’a-t-il pris ? alors que nos langues se caressaient toujours, j’ai introduit par la commissure de ses lèvres mon index dans sa bouche et l’y ai gardé en position alors qu’il avait marqué un léger mouvement de recul dû soit à la surprise, soit à la gêne. Puis j'ai retiré mon doigt et encore, reprise du doux baiser classique, répétitif mais jamais désagréable, au contraire.

En tout, ce que j’ai retenu de notre 1er baiser, c’est que ce ne devait pas être le 1er baiser d’O à une fille, que son contact m’était très agréable et cela me rassurait, confirmait mon désir, qu’il embrassait bien mais normalement, sans originalité, sans aucune fioriture et je me suis dit qu’il devait possiblement faire l’amour de la même façon, qu’il se pliait de bonne grâce aux variations, mais que je n’avais rien senti de particulier par rapport à ses mains. Il avait dû les poser quelque part sur mon corps durant ce long baiser échangé, sans jamais les déplacer. Cela m’avait un tout petit peu manqué et étonnée. J’avais l’impression d’avoir encore presque tout fait moi-même.

En tout cas, j’avais embrassé O en utilisant tout mon art. Mieux, je ne le pouvais pas, mais le proche avenir me montrerait que sans art, 100 fois mieux était encore possible.
Modifié en dernier par mylu le 10 mars 2011, 01:58, modifié 1 fois.
par mylu
#231399
Après ce baiser si long, nous sommes allés nous asseoir à table et avons discuté gentiment. Sa conversation était douce, agréable, sans excès, exactement comme sur internet. Il posait sa main sur ma jambe mais je me demandais toujours quand et comment ça allait se passer.

A un moment où il y a eu un petit blanc, j’ai pris mon courage à deux mains et en prenant la sienne, j’ai tiré O ainsi en le précédant jusqu’à ma chambre plongée dans le noir.

Dans le silence, puisqu’il n’agissait pas, je l’ai doucement poussé sur le lit pour qu’il s’y asseye. Je pensais qu’il allait m’attirer à lui et me déshabiller allongée mais il est resté ainsi une seconde de trop. Je voulais, je sentais que tout devait se faire "naturellement", avec le plus d'aisance possible. Je me suis donc approchée de lui, mon buste près de son visage mais comme encore au lieu de s'y plonger (malgré mes petits arguments physiques), il se contentait de me tenir les mains en me regardant ou de poser les siennes sur mon dos, je lui ai chuchoté : « Déshabille-moi. »

Il a commencé à déboutonner la vingtaine de petits boutons sur le devant qui fermaient mon gilet étroit et comme il butait sur le 3ème, c’est moi qui ai terminé ce déboutonnage. Je n’ai pas aimé ça. J’aurais préféré qu’il s’acharne patiemment à la tâche jusqu’à vaincre l’adversaire pour montrer son entrain à quérir le graal.

Après le gilet, il a ôté mon t-shirt et j’ai dû encore l’aider. Puisqu’il était encore entièrement habillé et que je ne voulais pas me retrouver entièrement nue devant lui tout habillé – et qu’il faisait un peu froid, j’ai commencé à soulever ses vêtements et à caresser un peu sa peau lisse et ferme sous les tissus. Il s’est relevé pour compléter mes gestes et se dévêtir.

Nous nous sommes retrouvés à nous déshabiller côte à côte mais c’est une scène que je n’appréciais pas tellement. J’aurais vraiment préféré qu’il me déshabillât, m’embrasse et me caresse en même temps, tout près, contre lui mais cela ne s'est pas fait.

Alors que je n’étais plus vêtue que d’une culotte, d’un soutif et de mes hautes chaussettes noires qu’il n’a pas regardées – cela, j’en suis sûre -, je me suis approchée de lui pour qu’il dégrafe l’attache de mon soutien-gorge. Je voulais vraiment qu’il participe par ce geste érotique à l’idée que ce que nous faisions n’était pas de nous déshabiller bêtement mais construisait du désir. Il s’en est acquis un peu maladroitement.

Un peu gênée, j’ai ôté ma culotte assise sur le lit pour être moins exposée et me suis glissée sous les draps en le regardant vaguement terminer son strip-tease à un mètre de moi. Comme il semblait lui aussi un peu gêné, j’ai détourné mon regard puis l’ai à nouveau regardé en coin au moment où il ôtait son slip, un slip franchement pas sexy, un peu détendu par les lavages, un slip qui donnait l’impression qu’il ne s’était pas préparé vestimentairement pour notre rencontre ou qu’il n’avait aucun goût ou qu’il ne s’habillait pas « à la mode » comme ses contemporains parce qu’il l’ignore. J’ai compris plus tard que c’était pour un peu toutes ces raisons. J’ai alors encore détourné mon regard pour ne pas rester sur cette image un peu ringarde.
C'était O qui allait faire l'amour avec moi et O ne pouvait pas avoir de slip ringard.

Exactement comme je le pensais et lui avais écrit auparavant, je ne m’attendais même à ce moment-là à rien de particulier. En fait, je n’avais pas concrètement de désir sexuel pour lui : je désirais ce rapprochement des corps et c’est tout. Ah, être dans ses bras ! Et ensuite, j’allais voir ce qu’il allait en faire, ce qu’il pouvait tirer de moi.

A la seconde où j’ai perçu le mouvement de son corps vers le lit, j’ai compris qu'il était tout nu et ai jeté un coup d’œil non-réfléchi à son sexe.. Et là, la surprise et le choc !
Modifié en dernier par mylu le 10 mars 2011, 02:13, modifié 1 fois.
par mylu
#231425
Ah, ok. Il n'y a pas que MonsieurP qui apprécie et quelques MP me disant qu'ils aiment les vieillasses et les chaudasses comme moi.. (Faut le lire pour le croire.)

Si possible, ça ne me dérangerait pas de lire ici - au contraire - des commentaires sur l'histoire, ma façon de penser ou d'agir, et celle d'O.
Si y'a pas, pas grave.
par mylu
#231568
Faut pas exagérer.
Pas déçue dans chaque détail, non plus. Sa réserve, sa douceur par ex. faisaient partie de sa séduction pour moi et il n'a pas démérité là.
Et il n'est pas nul avec les femmes puisque j'en suis une et que je lui cours encore derrière. Désolée.

Je ne pourrais pas poster ce soir.
J'écris en direct : ai besoin d'isolement et d'un peu de temps pour ce faire.
par mylu
#231975
Ok, déçue dans de nombreux détails mais il y avait quand même quelque chose de plus fort qui les emportait tous, les dépassait complètement, sinon j'aurais été triste et je ne l'étais pas.
Et même mieux, pour certains de ces détails décevants, ils ont été des stimulants pour me faire agir d'une certaine manière avec lui. Ne serait-ce dans un premier temps, de dépasser des trucs, d'agir comme je n'avais jamais fait auparavant.
Il y a même une sorte de détail un peu "décevant" (qui apparaîtra bientôt dans l'histoire) et qui m'influencera totalement dans un sens que je n'aurais pas pensé dans ma conception de la relation avec lui et dont il m'en veut encore aujourd'hui.

Pour le reste, je suis d'accord.
#232025
Mylu, je viens de tout lire d'un bloc et ... waouw ! "Beau" est le mot qui me vient à l'esprit.

Tu es très forte pour décrire les émotions. Le désir qui s'installe, et se mélange à une sorte d'idéalisation passionnée, les sentiments naissants, l'anxiété d'être rejeté, l'abandon à la folie du désir, l'attente : rare sont les récits qui nous font ressentir des choses si intenses et pourtant si subtiles à raconter.

Pour les détails négatifs dans ton dernier post, c'est vrai qu'ils peuvent donner au lecteur une impression de déception. Mais vu le contexte du jeune homme timide, de bonne éducation, et peu entreprenant, je m'attendais à ce qu'il ai peu d'expérience avec les femmes, et ça ne m'a pas plus surpris que ça (et puis les amants débutants se bonifient avec le temps^^ ). Mais c'est vrai que ton style maintient une tension, un contraste, tout au long du récit. On s'attend à tout moment à la pire déception, à une douche froide, on redoute la chute ! Ca rend ton histoire très prenante et agréable à lire.

Je vais venir sur ce post tous les jours, avec assiduité, pour ne surtout pas manquer la suite.
par mylu
#232062
Comme c'est écrit en direct (avec relectures, corrections, petites modifs), ce n'est pas un texte très travaillé comme ceux de Flaubert qui restait des jours à bosser sur une phrase.
Donc, je ne maîtrise pas tout et la traduction des sentiments/impressions/ressentis n'est pas si aisée quand elle voudrait éviter la banalité ou la répétition chiante.
Le style, ben c'est le mien mais c'est plutôt sur l'histoire en elle-même que j'aimerais des impressions. Maintenant ou plus tard, pas important. (Maintenant retarderait le récit car j'y répondrais sans doute)

La tension façon suspense, ok, elle est volontaire. J'ai envie de suivre la chronologie et ménager qq effets.
Mais le contraste, la chute attendue doivent être inconscients : je regarde en écrivant cette histoire, cette épée de Damoclès dont j'ignorais totalement l'existence quand je la vivais.
Ca me fiche les boules ; j'écris un peu avec les boules.

Loin de moi l'idée d'angoisser et peiner, créer des lecteurs déprimés ou suicidiares.
Faut prendre les choses comme elles viennent. C'est la lecture d'une histoire, c'est tout. Elle pourrait ne pas être vraie.
#232072
@MonsieurP
le contenu est un tantinet oppressant par moment. On est un peu remué en sortant de la lecture, peiné je dirais.


Oui, tu as trouvé les mots justes. Oppressant car on devine l'amertume et la tristesse de l'auteure entre les lignes. Mais il y a une forme de beauté dans cette peine, toute teintée de la mélancolie des histoires d'amour déçues. Une belle tristesse, ca peut aussi être agréable à lire.

@Mylu,
Pour l'histoire en elle même, au delà de l'aspect littéraire, je préfère attendre la fin pour faire des commentaires. Ca leurs évitera d'être trop à côté de la plaque.
par mylu
#232988
A la seconde où j’ai perçu le mouvement de son corps vers le lit, j’ai compris qu'il était tout nu et ai jeté un coup d’œil non-réfléchi à son sexe.. Et là, la surprise et le choc !

Entre ses jambes, au tiers en érection, un sexe démesuré pointait son nez en oscillant un peu comme celui d’un cheval avant de saillir.

Tout-à-coup, « rapprochement physique » devenait « sexualité » dans ma tête. S’il avait eu un sexe normal, je n’y aurais pas prêté attention, je n’aurais pas pensé à « sexe » concrètement. Je serais restée dans cette volonté, cette impression pastelle, floue, de sensualité faite de désir de l’autre, de peau, de souffle, de baiser, de regard, de caresse, de cheveux, de poids du corps, d’excitation tendre des sens, etc. et advienne que pourra.

En voyant avec stupéfaction ce sexe, mes yeux ont dû sortir de leur orbite en esprit, j’ai dû écarquiller les yeux protégée par la pénombre ou hocher brutalement du chef. Ainsi donc, il possédait un sexe et en plus incroyable, exceptionnel ! Le savait-il ?

J’ai admiré au passage et très rapidement ses épaules, son torse, son ventre et ses bras. L’ensemble n’était pas exceptionnel, pas à tomber à la renverse mais juste magnifique.. Non, « magnifique », ce sera plus tard. A cet instant, c’était juste très agréable à mes yeux. Une jolie couleur cendre pâle dorée par la clarté de la lune qui se diffusait à travers la fenêtre de droite, un vrai corps de jeune homme mais pas de gamin, heureusement. Ses muscles installés formaient des vaguelettes plus ou moins longues et larges selon l’endroit mais sans être trop marqués, ni trop secs et pas non plus noyés sous la moindre couche de graisse visible. Néanmoins, je trouvais déjà que ses bras étaient un peu banals et qu’il manquait à ses belles épaules, un rien pour être parfait, peut-être un centimètre de large. C’est important pour moi, les épaules, mais quelle importance face à cet ensemble plein de promesses ? De face, il était donc de belle stature avec son corps taillé, musclé ou développé naturellement et justement sans l’excès un peu vulgaire d’un corps travaillé et bien sûr, sans le relâchement d’un corps abandonné passivement à son évolution. Pas un chef d’œuvre mais une belle œuvre de la nature. C’est appréciable. J’ai su plus tard que par goût et pas pour se tailler un corps, c’était un sportif dans son genre : courses motorisées, voile, avion. Oui, en avion aussi, il y a de la tension musculaire.

Je remarquais aussi qu’il était blond. Je le dis tout simplement voire naïvement puisque je ne l’avais pas remarqué auparavant. Cela semble peut-être stupide mais c’est ainsi. Je n’avais pas prêté attention à ses cheveux, ni à leur couleur cendrée. Devant sa nudité, la pilosité de tout son corps m’apparaissait : normale, ni excessive, ni clairsemée, pâle - et cette pâleur conférait à O s’il était besoin, une sorte de douceur et d’inoffensivité. Ce garçon n’allait pas me faire de mal.

Tout cela s’embrasse en un coup d’œil et dans ce coup, comme le nez au milieu de la figure, membre incongru bien que timide, presque déséquilibrant tout l’ensemble, une queue d’acteur porno !

A part celui bien grand d’un ami ou d’un cousin que le hasard m’avait dévoilés, il y a longtemps, les quelques sexes que j’ai connus dans ma vie tournaient autour de la moyenne. Qu’est-ce que la moyenne ? C’est le résultat d’une addition suivie d’une division. Un peu plus, un peu moins, peu importait, d’autant plus que l’un des plus petits m’avait fait l’un des plus grands biens de ma vie (mais j’étais très amoureuse de ce garçon, l’un des 3 grands amours de ma vie..). Je me souviens aussi de celui d’un petit ami qui faisait très bien l’amour, qui aimait ça, un vrai festival à chaque fois mais à chaque fois, il me semblait qu’il lui manquait un tout petit peu pour que ce soit parfait, et il me restait toujours dans le corps une impression d’inachevé, d’incomplétude et d’autant plus décevante ou plutôt injuste que le reste ne l’avait pas été, et que si ce n’était pour moi, ses talents à lui méritaient d’aboutir à une satisfaction à 110 % de sa partenaire.

Et voilà O qui pour moi n’avait presque pas de sexe jusqu’alors, O qui en possédait brutalement un, un vrai, vraiment visible, plus que notable, un truc comme ça qu’il ne pouvait ignorer, une 3ème jambe dont il ne m’avait jamais parlé (alors qu’on avait parlé de la mienne en PVC), un engin en somme qui n’avait jamais influencé son discours puisque j’avais remarqué tout au long des semaines où je lui faisais du pied, qu’il ne pensait jamais au sexe. On pourrait dire qu’il ne m’avait jamais écrit ou répondu avec sa bite. Et pourtant là, je constatais qu’il en possédait une, énorme.

Qu’on ne me parle pas de centimètres ; je n’y ai jamais pensé de ma vie. Pour moi, ce sont des comptes de petits garçons qui jouent toujours aux billes dans la cour de récréation. Et pourtant à cet instant, pour la première fois de ma vie, j’y ai pensé. Ca fait combien ça ? 15 ? 20 cm ? Je n’y connais rien moi et je m’en fiche des centimètres ! Je m’en fiche ?! vraiment ?

Et O était-il conscient de son joli corps et de son beau sexe ?

Comment avait-il pu occulter un tel sexe ? Il devait se voir et se savoir ainsi depuis son adolescence et il n’aurait jamais perçu ce qui le distinguait des autres ? Qui plus est, dans un esprit viril de perpétuelle compétitivité, rivalité propre aux hommes, il aurait pu s’enorgueillir d’être si bien doté. Ou au contraire, le vivait-il comme une dysmorphie à la Elephant man, le vivre si mal qu’il n’avait jamais pu rêver au bien qu’il pouvait faire aux femmes et qui le lui auraient rendu au centuple et ainsi, érotiser sa pensée quand une femme lui plaisait ?

J’hésite encore. Il m'avait plus paru se préoccuper de ses vêtements ôtés que de son corps ou pis son sexe. L’instant dure deux secondes mais le voyant s’approcher ainsi du lit, le buste légèrement plié, en tendant les mains vers l’avant un peu à l’aveugle comme un noyé cherchant la rive, très loin de l’homme sûr de lui que son sexe aurait pu construire à travers les années, malgré ma nudité offerte sous les draps, malgré ce qu’il avait entre les jambes et malgré ce qui nous attendait logiquement qui ne faisait aucun doute, je ne savais s’il tentait de cacher sa maladresse à cause de la situation en général ou plutôt à cause de l’inconfort ressenti par lui de posséder un sexe si grand, encombrant, presque handicapant, le distinguant du commun des mortels comme une tare. Bien sûr, dernière possibilité s’apparentant à la première : son attitude malhabile pouvait aussi signifier « Je m’en fiche de mon sexe, je veux juste t’aimer au plus vite mais sans aller vite. »

J’avoue m’être dit comme une fulgurance « Mais qu’est-ce que c’est que ça ?! » et tout de suite après « Mais comment vais-je faire puisqu’il est déjà impressionnant alors qu’il ne bande même pas totalement ? » puis après encore « Au moins, ça va assurer un minimum ».
J’ai un peu honte de cette dernière pensée. Elle ne me ressemble pas tellement puisque je ne me souciais pas qu’il assure ou pas. Jouant de malchance, certaines dernières expériences m’avaient offert des hommes à demi-impuissants dont la fréquentation m’avait fatiguée moralement voire physiquement et m’avait fait penser que peut-être, il n’y avait plus d’hommes normaux ou que le hasard ne m’en ferait plus connaître. O pouvait être comme eux ; il pouvait ne pas bander assez, par faiblesse de sa nature ou parce que je n’étais pas assez désirable. D'avance, je ne lui en voulais pas.
De toute façon, il n’y a aucun rapport entre la taille d’un sexe et sa virilité mais bon, je n’avais pas le temps de faire mentalement une thèse de doctorat argumentée et logique sur la morpho-physiologie ou la mécanique masculines. Tout devait se mélanger un peu à cet instant.

Avec O, comme c’était lui que je voulais mais pas particulièrement de son sexe, peu m’importait la satisfaction sexuelle et pourtant à cette vision, à cet instant, force est de constater que oui j’y ai pensé ! J’ai dû penser cela dans l’absolu, réagissant comme par réflexe en découvrant le sien, par rapport aux autres sexes que j’avais connus. J’insiste et j’en suis sûre : il aurait eu un sexe normal que je ne me serais pas demandée s’il allait assurer ou pas. Mais a contrario, il aurait eu un petit sexe que j’aurais pensé qu’il n’allait pas assurer. Oui, tout cela ne me semble pas très glorieux pour la Romantique que je suis, peu pragmatique habituellement en ces instants magiques tant attendus, mais c’est la vérité un peu crue et dérangeante. Pour moi.

Je dis tout cela mais en fait, ce n’est peut-être que moi que ce sexe gênait. Il introduisait dans la relation frémissante entre O et moi, une dimension à laquelle je ne m’attendais pas et dont j’avais la crainte qu’elle allait peut-être crever la bulle rose et délicate dans laquelle je nous avais placés.

Il est nu depuis deux secondes et voilà qu’O me rejoint enfin dans le lit. Et j’oublie tout, ne pensant plus une seule fois aux dimensions de son sexe pendant toute la nuit.
Modifié en dernier par mylu le 10 mars 2011, 02:21, modifié 1 fois.
#233661
Partie plus légère, mais toujours aussi cérébrale. Belle description de "l'effet" produit par la découverte de ce sexe aux dimensions exceptionnelles, et de tout ce que ça à évoqué dans ton imaginaire.

Je ne peux que t'encourager à continuer :)
par mylu
#246855
O m’a rejointe au lit et j’ai passé une grande partie de mon temps à l’embrasser et nous offrir un moment infini de découverte anatomique sensuelle.

Ce premier temps nouveau, précieux et délicat comme une fine dentelle de verre à caresser tout son visage de ma bouche comme dans un mouvement ininterrompu d’abandon, sur son chemin intuitif, suivre la ligne de ses pommettes, remonter à l’endroit de ses futures rides, effleurer ses cils, si doux ses cils, ses sourcils, si doux ses sourcils, découvrir du bout des doigts la naissance de ses oreilles, l’arrière de ses pavillons, la ligne d’implantation de ses cheveux, les sentir revenir en place comme des petits soldats maigrichons très disciplinés après les avoir balayés, peigner de doigts légers et écartés son crâne à travers ses cheveux, y tracer des sentiers perdus, les sentir à peine crisser, revenir vers la dépression de sa tempe, le coiffer encore doucement en arrière et redescendre pour viser le creux de sa nuque, percevoir la tension de ses muscles droits à cet endroit, continuer mes caresses en suivant l’arrondi de son cou, monter et descendre entre son cou, ses mandibules et sa mâchoire, capturer son menton dans le creux de main arrondie, caresser sa peau pour aboutir à la clavicule. Ah, la clavicule et ses salières ! véritable clef d’amour pour moi, futur point d’appui, point d’ancrage récurrent pour mes deux mains l’entourant, le bout des doigts enfoncés dans le creux des salières, un endroit que j’affectionne particulièrement -, être retenue par une ceinture musculaire puissante juste en dessous que mes ongles tentent de pénétrer et puis découvrir le creux médian de son cou, là où il faut être toute douce sous peine d’étouffer, creux angulaire comme une pierre soutenant l’édifice, à peine effleurer de la pulpe du majeur ce creux magique où se relaie ma langue trouvant son lit, essayant en vain d’aspirer cette dépression de la peau à l’intérieur de ma bouche, essayant encore et encore de la capter entre les tendons, puis remonter sur sa pomme d’Adam, en suivre le contour, puis au menton râper ma langue sur sa barbe à peine naissante et retrouver sa bouche et ses lèvres délicieuses comme un puits désaltérant après une longue marche et là, puiser son eau avec mon seau lingual, échanger nos humeurs, souffler, repartir sur ses joues, redescendre de mes mains sur son cou en l’entourant, me servir de mon bras comme d’un archet frottant en aller et venue sur son cou, ses épaules, écouter dans mon corps ou dans le sien la musique produite par ce frottement et reprendre en parallèle, le suivi de son cou, de ses épaules, remonter et descendre souvent sur ses épaules pour les jauger, continuer sur ses bras, m’arrêter au creux de son coude, y marquer plusieurs pressions, porter tout son bras vers ma bouche pour embrasser le creux de son coude, le lécher presque comme le creux de son cou (j’ai mes préférences !), poursuivre encore sur la face antérieure de ses bras jusqu’à la paume de sa main, y dessiner des ronds et des huit avec mon pouce, rayer sa peau de mon ongle en sculptant un soleil dont les rais s’inscrivent sur chacun de ses doigts, ramener toute sa main à ma bouche, sur mon visage et la guider pour quelle suivre la ligne de mon corps à l'exacte frontière entre ce dernier et le drap sous moi, pas plus, pas moins, passant de ma joue au bas de mes fesses.
Modifié en dernier par mylu le 10 mars 2011, 02:31, modifié 1 fois.

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