- 09 févr. 2011, 00:03
#224335
Voici l'histoire d'un jeune homme dont je suis devenue accro et la mienne.
On s'était rencontré sur internet dans un contexte n'ayant rien à voir avec les rencontres et encore moins le sexe. On avait conversé de temps en temps mais sans plus sur le dada commun, le sujet qui nous avait mis en contact. Le hasard total car je conversais aussi avec d'autres personnes sur le même thème mais avec O, les messages étaient un peu plus longs et mieux orthographiés que tous les autres. Un détail qui s'ajoutera aux autres.
Un jour, quelques mois plus tard, très tôt le matin alors qu'il faisait encore nuit, on s'est rencontré au milieu d'autres personnes animées par la même passion que nous, réunies pour une occasion annuelle.
Ah, c'est lui O ? Petit étonnement. Un tout jeune homme de 20 ans que j'avais imaginé par internet et à son discours avoir 35 ans peut-être et un peu sûr de lui, et là un jh un peu fat, planté timidement ou contemplativement sur ses deux jambes, assez grand, blond, muet. Rien à signaler mais un ensemble qui me plaisait bien dans l'absolu, sur lequel je n'avais absolument pas fantasmé pour autant. Ok, la bise puis on ne s'est plus revu de la journée, perdu dans la foule d'autres passionnés.
Le soir venu, une poignée d'entre nous s'était retrouvés chez quelqu'un, le temps que vienne l'heure du resto. Là, on a un peu discuté tous ensemble mais pas lui. Plus tard, il a joué de la guitare avec notre hôte et à les regarder penchés laborieusement sur leurs cordes, je me suis vraiment demandée ce que je fichais là, à m'ennuyer avec ces jeunots, dans une activité ou un contexte que j'avais connus y'a bien longtemps et dont je me rendais compte qu'ils ne m'inspiraient plus du tout aujourd'hui. Perception du temps qui avait passé. Peu importait, ça n'allait pas durer longtemps.
Au resto, le hasard m'avait placée juste en face de lui. Je m'en moquais comme de l'an 40, lui ou un autre. J'ai su plus tard qu'il s'était arrangé pour s'asseoir face à moi ; je n'avais rien vu. Juste avant, alors qu'il s'apprêtait à prendre la banquette, je lui avais indiqué gentiment qu'on devait toujours la laisser à la dame et il me l'avait laissée en souriant.
Au cours du dîner, on n'a pas échangé le moindre mot. Je parlais à droite ou à gauche mais pas avec O car il ne disait rien. N'était-ce à un moment où nos pieds se sont frôlés sous la table étroite, j'ai retiré immédiatement le mien en m'excusant et lui aussi avec un sourire. J'ai su plus tard que là aussi, il l'avait fait exprès, voulant voir si j'allais le garder contre le mien. En 2 mots, il m'a fait du pied mais ça n'avait pas fonctionné car j'ignorais qu'il m'en faisait.
J'ai su aussi plus tard que c'était là, à ce resto, qu'il avait flashé sur moi. "Whaou !" m'a-t-il précisé.
La soirée terminée, je suis rentrée en voiture avec une amie et n'ai cessé de parler d'O comme un sujet intéressant. Comme ce garçon était étrange ! Si silencieux, si réservé et son sourire discret. Tout cela m'intriguait. Plus encore ce mélange de blondeur et de noirceur que je croyais avoir perçue en lui. De la lumière ombragée par la mort. J'allais jusqu'à cette idée.
Moi qui aime bien la braise sous la glace, j'ignorais encore que j'allais être servie.
Ensuite, je n'ai plus vraiment pensé à O, si ce n'est comme bon copain. Pourquoi "bon" ? allez savoir. On s'est quelquefois écrit en parlant de tout et de rien. Le début d'une relation amicale.
Un mois plus tard, de passage dans ma ville, O est venu chez moi pour une histoire de bricolage où il a été efficace. On a dîné ensemble et j'ai apprécié ses bonnes manières, encore sa réserve et une certaine entente (complicité ?) dans la relation et la conversation, bien que ce soit moi qui aie le plus parlé, comme toujours. Vers 1H du matin, il s'apprêtait à partir et au seuil de ma porte, je lui ai fait 2 bises, mais comme j'étais reconnaissante du coup de main efficace qu'il m'avait donné, j'ai voulu le lui montrer en l'enlaçant chaleureusement et en appuyant fort mes bises, un peu comme une personne de sa famille qu'on affectionne.
Sa réaction m'a vraiment estomaquée : il a répondu à mes bises affectueuses en souriant énormément et de la même manière que moi alors qu'il ne me devait rien, lui. Aucune raison qu'il m'enlace et appuie ses bises pour les faire durer ! J'ai alors écourté l'embrassade car je ne m'attendais pas du tout à ce qu'elle prenne un tel tour. Je me suis sentie gênée, je ne comprenais pas ce qui se passait, ce n'était pas logique ou conventionnel. J'ai reculé tout mon corps, ai regardé le sol mais ai fait mine de rien pour qu'il ne sente pas ma gêne ou mon trouble, qu'il n'imagine pas des choses que je n'imaginais pas (encore) moi-même : ai parlé en souriant et en lui souhaitant bon retour.
A peine était-il parti que je n'ai cessé de cogiter sur sa réaction à mes bises. Je ne comprenais pas et cela continuait à me troubler. Y'avait un truc pas normal.
Le hasard a invité chez moi exactement une semaine plus tard, un autre copain que je connaissais peu aussi, et devant m'apporter un objet. On est resté des heures à discuter et je me suis aperçue, alors que le contexte était à peu près identique, que j'avais beaucoup moins de plaisir à passer du temps face à lui que face à O.
Au moment de se quitter sur le seuil de chez moi, j'ai eu une idée : l'embrasser comme j'avais embrassé O, pour voir sa réaction et la comparer avec celle d'O. P-être était-ce moi qui me faisais des idées ? Fallait en avoir le coeur net.
Je l'ai enlacé affectueusement et ai appuyé mes 2 bises longuement sur ses joues mais le copain a réagi tout à fait différemment : il est resté les bras ballants, le corps un peu en diagonale et le sourire gentillet, sans rajouter une seconde à mon contact.
Là, j'ai été encore plus troublée de ce qui s'était passé avec O mais je n'arrivais pas (encore) à mettre de mots sur ce qui se passait en moi ou en lui. J'ai compris plus tard que depuis l'instant de notre 1ère rencontre, c'était son âge, notre différence d'âge qui avait fait écran à mon attirance pour lui et n'avait pu voir son attirance pour moi.
On a échangé ensuite quelques mails qui revêtaient alors un caractère plus personnel puisqu'on s'était quand même rencontré mais rien d'excessif ou de dirigé.
C'était il y a exactement un an.
Puis, pendant mes vacances d'une dizaine de jours et à la suite d'un mail évoquant nos prénoms ou les statues (sujets éloignés de notre prime passion commune), les autres mails se sont enchaînés à un rythme de plus en plus soutenu. Après les mails et en même temps, des conversations msn. A tel point que je prenais juste le temps de dormir (peu) et de manger (rapidement) pour pouvoir le retrouver sur mon écran.
On s'était rencontré sur internet dans un contexte n'ayant rien à voir avec les rencontres et encore moins le sexe. On avait conversé de temps en temps mais sans plus sur le dada commun, le sujet qui nous avait mis en contact. Le hasard total car je conversais aussi avec d'autres personnes sur le même thème mais avec O, les messages étaient un peu plus longs et mieux orthographiés que tous les autres. Un détail qui s'ajoutera aux autres.
Un jour, quelques mois plus tard, très tôt le matin alors qu'il faisait encore nuit, on s'est rencontré au milieu d'autres personnes animées par la même passion que nous, réunies pour une occasion annuelle.
Ah, c'est lui O ? Petit étonnement. Un tout jeune homme de 20 ans que j'avais imaginé par internet et à son discours avoir 35 ans peut-être et un peu sûr de lui, et là un jh un peu fat, planté timidement ou contemplativement sur ses deux jambes, assez grand, blond, muet. Rien à signaler mais un ensemble qui me plaisait bien dans l'absolu, sur lequel je n'avais absolument pas fantasmé pour autant. Ok, la bise puis on ne s'est plus revu de la journée, perdu dans la foule d'autres passionnés.
Le soir venu, une poignée d'entre nous s'était retrouvés chez quelqu'un, le temps que vienne l'heure du resto. Là, on a un peu discuté tous ensemble mais pas lui. Plus tard, il a joué de la guitare avec notre hôte et à les regarder penchés laborieusement sur leurs cordes, je me suis vraiment demandée ce que je fichais là, à m'ennuyer avec ces jeunots, dans une activité ou un contexte que j'avais connus y'a bien longtemps et dont je me rendais compte qu'ils ne m'inspiraient plus du tout aujourd'hui. Perception du temps qui avait passé. Peu importait, ça n'allait pas durer longtemps.
Au resto, le hasard m'avait placée juste en face de lui. Je m'en moquais comme de l'an 40, lui ou un autre. J'ai su plus tard qu'il s'était arrangé pour s'asseoir face à moi ; je n'avais rien vu. Juste avant, alors qu'il s'apprêtait à prendre la banquette, je lui avais indiqué gentiment qu'on devait toujours la laisser à la dame et il me l'avait laissée en souriant.
Au cours du dîner, on n'a pas échangé le moindre mot. Je parlais à droite ou à gauche mais pas avec O car il ne disait rien. N'était-ce à un moment où nos pieds se sont frôlés sous la table étroite, j'ai retiré immédiatement le mien en m'excusant et lui aussi avec un sourire. J'ai su plus tard que là aussi, il l'avait fait exprès, voulant voir si j'allais le garder contre le mien. En 2 mots, il m'a fait du pied mais ça n'avait pas fonctionné car j'ignorais qu'il m'en faisait.
J'ai su aussi plus tard que c'était là, à ce resto, qu'il avait flashé sur moi. "Whaou !" m'a-t-il précisé.
La soirée terminée, je suis rentrée en voiture avec une amie et n'ai cessé de parler d'O comme un sujet intéressant. Comme ce garçon était étrange ! Si silencieux, si réservé et son sourire discret. Tout cela m'intriguait. Plus encore ce mélange de blondeur et de noirceur que je croyais avoir perçue en lui. De la lumière ombragée par la mort. J'allais jusqu'à cette idée.
Moi qui aime bien la braise sous la glace, j'ignorais encore que j'allais être servie.
Ensuite, je n'ai plus vraiment pensé à O, si ce n'est comme bon copain. Pourquoi "bon" ? allez savoir. On s'est quelquefois écrit en parlant de tout et de rien. Le début d'une relation amicale.
Un mois plus tard, de passage dans ma ville, O est venu chez moi pour une histoire de bricolage où il a été efficace. On a dîné ensemble et j'ai apprécié ses bonnes manières, encore sa réserve et une certaine entente (complicité ?) dans la relation et la conversation, bien que ce soit moi qui aie le plus parlé, comme toujours. Vers 1H du matin, il s'apprêtait à partir et au seuil de ma porte, je lui ai fait 2 bises, mais comme j'étais reconnaissante du coup de main efficace qu'il m'avait donné, j'ai voulu le lui montrer en l'enlaçant chaleureusement et en appuyant fort mes bises, un peu comme une personne de sa famille qu'on affectionne.
Sa réaction m'a vraiment estomaquée : il a répondu à mes bises affectueuses en souriant énormément et de la même manière que moi alors qu'il ne me devait rien, lui. Aucune raison qu'il m'enlace et appuie ses bises pour les faire durer ! J'ai alors écourté l'embrassade car je ne m'attendais pas du tout à ce qu'elle prenne un tel tour. Je me suis sentie gênée, je ne comprenais pas ce qui se passait, ce n'était pas logique ou conventionnel. J'ai reculé tout mon corps, ai regardé le sol mais ai fait mine de rien pour qu'il ne sente pas ma gêne ou mon trouble, qu'il n'imagine pas des choses que je n'imaginais pas (encore) moi-même : ai parlé en souriant et en lui souhaitant bon retour.
A peine était-il parti que je n'ai cessé de cogiter sur sa réaction à mes bises. Je ne comprenais pas et cela continuait à me troubler. Y'avait un truc pas normal.
Le hasard a invité chez moi exactement une semaine plus tard, un autre copain que je connaissais peu aussi, et devant m'apporter un objet. On est resté des heures à discuter et je me suis aperçue, alors que le contexte était à peu près identique, que j'avais beaucoup moins de plaisir à passer du temps face à lui que face à O.
Au moment de se quitter sur le seuil de chez moi, j'ai eu une idée : l'embrasser comme j'avais embrassé O, pour voir sa réaction et la comparer avec celle d'O. P-être était-ce moi qui me faisais des idées ? Fallait en avoir le coeur net.
Je l'ai enlacé affectueusement et ai appuyé mes 2 bises longuement sur ses joues mais le copain a réagi tout à fait différemment : il est resté les bras ballants, le corps un peu en diagonale et le sourire gentillet, sans rajouter une seconde à mon contact.
Là, j'ai été encore plus troublée de ce qui s'était passé avec O mais je n'arrivais pas (encore) à mettre de mots sur ce qui se passait en moi ou en lui. J'ai compris plus tard que depuis l'instant de notre 1ère rencontre, c'était son âge, notre différence d'âge qui avait fait écran à mon attirance pour lui et n'avait pu voir son attirance pour moi.
On a échangé ensuite quelques mails qui revêtaient alors un caractère plus personnel puisqu'on s'était quand même rencontré mais rien d'excessif ou de dirigé.
C'était il y a exactement un an.
Puis, pendant mes vacances d'une dizaine de jours et à la suite d'un mail évoquant nos prénoms ou les statues (sujets éloignés de notre prime passion commune), les autres mails se sont enchaînés à un rythme de plus en plus soutenu. Après les mails et en même temps, des conversations msn. A tel point que je prenais juste le temps de dormir (peu) et de manger (rapidement) pour pouvoir le retrouver sur mon écran.
Modifié en dernier par mylu le 10 mars 2011, 01:08, modifié 1 fois.