Ah, la Porte Dauphine ! On pouvait s’engager en face, dans le bois de Boulogne, et parvenir en moins de deux minutes à la hauteur de la Porte de La Muette plus au Sud, tout en restant à l’orée du Bois. Et là, il y avait… les CAMIONNEURS. Je me souviens encore de cette soirée : Noémie et moi, parisiens de longue date, étions accompagnés par Gilles, un pote de province. Tous trois, nous venions de dîner au drugstore des Champs, et en repartant j’avais eu l’idée de passer par la Porte Dauphine afin de faire découvrir à notre ami ce spectacle local dont parle Sergio un peu plus haut, globalement échangiste. Et ce soir-là : gros bouchon en effet, double file, nanas traversant l’avenue Foch d’une bagnole à l’autre, en rigolant, c’était chaud, un peu bordélique et notre pote n’en revenait pas. Bon, on se marre, on repart et afin de prendre le périf’, il me prend l’envie d’emprunter un petit détour par le Bois de Boulogne qui passe par un autre spot : celui de ces fameux camionneurs dont on avait entendu causer mais sans trop savoir comment ça marchait en réalité - gros naïfs quoi, mais nous débutions vraiment !
Bref, au sortir du bois on tombe sur la file de gros culs garés là dans la pénombre, et sans réfléchir je me gare derrière le dernier. A une quinzaine de mètres on pouvait apercevoir à la tête du bahut trois gars qui discutaient ensemble, côté bois. Une discussion s’ensuit entre nous, genre : « mais keskifon, on voit rien… heu… tu crois qu’çé... homo ? Ou payant ? Rires… » Authentique ! Et c’est là qu’au bout de cinq bonnes minutes ma chérie s’agite, pousse un grand soupir et nous lance : « Oh c’est trop con, je vais aller leur demander ! ». La voici alors qui sort de la bagnole, claque la porte et trottine jusqu’aux petit groupe en tortillant des fesses dans son petit tailleur tout chic tout clean ! Putain, le pote et moi on en est resté tout con ! Je la revois encore aujourd’hui, rejoignant les types puis discutant avec eux cinq, dix, douze longues minutes - on entendait leurs voix, leurs rires, et puis…. l’impensable, ou plutôt l’impensé pour moi à cette époque, arriva : je la vois d’un coup agripper la porte du bahut et, la jupe montée à mi-cuisse par l’effort, grimper à l’intérieur suivie de l’un des gars - le mec avait quasiment le nez dans ses fesses !!! Je vous jure : je vois encore la scène au ralenti, avec les mains du type sur son cul, et me branle dessus !
Au final, elle sera restée dans cette foutue cabine une bonne demi-heure. Moi j’étais totalement excité. Et en plus : dopé par l’excitation évidente de notre Gilles qui n’arrivait pas à croire que c’était là notre « première fois » pour tous les deux. Qui plus est, et bien que notre ami n'ait jamais rien manifesté de violent pour ma miss, il me semblait alors clairement partagé entre la compassion pour ma pomme et le... « pourquoi pas moi ? » pour la sienne !
De retour chez nous, ma Noémie, qui planait à 10000 mètres d'altitude, répondit sans rechigner à nos questions les plus tordues. Et Gilles voulut alors tenter sa chance. En riant, ma belle se laissa faire un peu, puis beaucoup, et finit par jouir sous ses caresses à lui et sous mes yeux à moi, mais refusa d’aller plus loin…
Du moins cette fois-là. Car je suis quasi-certain que Gilles l’a sautée, plus tard, lors de nouveaux passages à Paris, et même qu’il est devenu son amant épisodique. Il restait deux ou trois jours, dormait toujours chez nous, contemplant ma chérie avec des yeux de chien battu tout en se "retenant" de façon évidente, au point que Noémie se foutait gentiment de lui… Mais bizarrement, les jours suivants, pas moyen pour moi de la joindre à son bureau à partir de midi ! Elle n’était jamais là ! Et au Ministère dans lequel elle exerçait ses talents, son assistante, gênée, m’assurait systématiquement qu’elle était partie pour une réunion en haut lieu, que je venais de la rater, etc. etc... A deux reprises elle me revint le soir en compagnie de Gilles, pourtant censé s'occuper à l'autre bout de la capitale. Ils plaidèrent la coïncidence, mais bon, vu la mine réjouie de ma belle...
Là, on touche à mon avis à un truc franchement bandant : le soupçon, juste le soupçon. Encore mieux je crois que le plan candau « partagé ». Et pour l’apprécier, il ne faut pas le dissimuler. Du coup, quelques temps plus tard, j’entrepris d’interpeller ma belle sur ce brûlant sujet, faisant semblant de ne pas y toucher, genre : « Et l’ami Gilles ? Tu en as fait quoi, au final ? Hmmm ? » en me marrant pour faire passer. La première fois, elle éclata de rire, prit un air mystérieux, me demandant de suite pourquoi j’en parlais au passé ! Puis me consentant une série de « Ah-ah ! ...Ca t’intéresse donc, mon chéri ? ...Tant que ça, vraiment ? ». Et cela devint alors comme un jeu entre nous... Gilles était devenu le gars dans le placard, quoi ! Mais je ne pus jamais en obtenir le moindre aveu.
Jusqu’à ce jour fameux où elle décida - mais sans moi - de l’en faire sortir un peu !
