Bon, il faut que je fasse court… je suis surveillé !!
@evabovary : un joli discours assis sur une rhétorique parfaitement maîtrisée ne compensera jamais une démonstration caduque car fondée sur des exemples à l’interprétation a minima fantaisiste (pour le dire gentiment). En revanche, c’est agréable à lire ! Finalisme et anthropomorphisme n’ont rien à faire dans l’étude éthologique des espèces animales. Non, les espèces à structure sociale (loups, éléphants, lions…) n’adoptent pas tel ou tel comportement dans un but particulier. Leur mode de fonctionnement est instinctif et ne poursuit aucun objectif (a fortiori pas celui de jouir, contrairement à l’homme). Nous pouvons seulement étudier les effets de ces comportements sur la survie ou l’adaptabilité à son environnement de l’espèce concernée. S’il est efficace, l’espèce se maintient ou prospère. S’il est inadapté, l’espèce disparaît. La poursuite de la« jouissance » n’est en aucun cas l’élément déterminant. Quant à rechercher un parallèle avec le candaulisme, y faire l’apologie de l’aptitude multi-orgasmique de la femelle comparée à l’essoufflement de l’énergie sexuelle présupposée des « mâles », c’est de la science-fiction complète ! Vous ne m’en voudrez pas de vous épargner un cours d’éthologie animale (j’ai « quelques » compétences) pour argumenter, ce serait un peu laborieux et loin de notre sujet

. L’optimisation génétique dans un milieu naturel hostile dans lequel la loi du plus fort -physiquement- reste la seule référence utile (à l’opposé de ce qui se passe dans nos sociétés où l’intelligence rend plus de services que la circonférence des biceps... ou du pénis d’ailleurs…) est la seule explication recevable à des mécanismes sociaux exempts de toutes composantes morales, culturelle, religieuses ou perverses et/ou gouvernés par un vice quelconque. Ces rites se sont construits au fils des générations et sont immuables à l’échelle du temps humain (évidemment pas à l’échelle des temps géologiques !!). Point de fantasme, de désir d’exotisme, d’originalité. Et puis, pas d’oestrus, pas de baise, point (pas de viol non plus,

). Je peux être le mâle dominant indéboulonnable de la meute, je resterais sur la béquille cinquante semaines par an ! Alors, par pitié, ne cherchons pas dans la nature des justifications à des pratiques qui ne relèveront jamais que de notre humanité et laissons se reposer notre cerveau reptilien par la même occasion…
La deuxième observation rejoint celles que j’ai pu répéter par ailleurs : la généralisation statistique à partir d’une simple expérience personnelle « Je suis multi-orgasmique voire hypersexuelle (plutôt d’ailleurs), d’autres, sur ce site ou dans les milieux que je fréquente, le sont également, donc toutes les femmes le sont potentiellement et éventuellement l’ignorent ». Comme pour l’obsession d’autres pour l’étalon suréquipé considéré comme le partenaire sexuel idéal, c’est un raccourci (là encore, j’évite d’utiliser des mots désobligeants

). Nonobstant, c’est une croyance comme une autre qui a ses fidèles convaincus dignes de respect, en dépit de l’infondé de la croyance. Les religions sont bien fondées, elles aussi, sur la fidélité à un Dieu que personne n’a jamais vu… alors

! Parmi les femmes, combien sont celles capables d’enchaîner les orgasmes ? Toutes, me direz-vous ? Tout à fait d’accord, à condition qu’elles en éprouvent le désir. Posons donc la question différemment. Après le premier orgasme, combien de femmes se sentent comblées et souhaitent en rester là ? Ben 99,5 % !!
J’accepte l’idée que la société soit machiste, qu’elle soit globalement à l’origine d’une oppression larvée de la femme en général. Une féministe (non intégriste, donc intelligente

) disait que si la population d’un pays subissait ce qu’endurent quotidiennement les femmes dans le monde, les Nations Unies seraient vent debout et une opération militaire serait instantanément déclenchée. Soit, encore. Les discours sur la supériorité sexuelle féminine appuyée sur leurs capacité muti-orgasmiques sont le miroir exact de ceux expliquant qu’à moins de 20X5 cm on ne peut pas assurer la jouissance d’une femme, et qui font croire, aux heureux bénéficiaires, à leur toute puissance (puissance résumées à quelques minutes sous la couette, il faut le rappeler, puisqu’on ne passe pas ses journées à baiser quand même

)!! Même plus intelligemment expliqué, le sens est le même et le discours, tout adroit qu’il est, n’est qu’une apologie de la femme prétendue supérieure à l’homme (parce qu’elle peut enchainer les orgasmes, nous sommes d’accord). « Homme, homme, race de crocodiles et qu’en tout point vous êtes semblable à vous-même » à savoir que la "minorité" dite opprimée ne veut pas changer le système, elle rêve au contraire de prendre le pouvoir pour en jouir à son tour, rien de plus, et surtout rien de plus ambitieux !
A mon avis, il faut laisser aux fantasmes la place qui leur revient et ne pas vouloir conclure sur cette seule base à la généralisation du fonctionnement de la sexualité humaine. Certaines femmes sont certes hypersexuelles et n’envisagent pas de ne jouir qu’une fois par rapport. Elles fantasment sur les étalons, ou des partenaires multiples, capables de leur permettre d’enchaîner les orgasmes. D’autres, beaucoup d’autres (la plus grande majorité), sont heureuses après un orgasme intense et s’endorment tendrement dans les bras de leur partenaire, le cœur léger (même si, derrière leur paupières closes, un univers insoupçonné s’est déployé le temps d’un orgasme). Elles ne ressentent aucune frustration et se serait leur faire insulte quede ne pas les croire sincères si elles l’affirment. Certaines ont besoins de pénétrations intenses et lourdes et traitent par le mépris toutes les autres formes de plaisir alors que d’autres aiment êtres câlinées longtemps, en douceur, sans brusquerie, et même après que leur conjoint ait lui-même joui, en se « finissant » ou en étant juste caressées par leur partenaire… Pas mal d’hommes ici rêvent de voir leur femme prise par un autre et hurler leur joie mieux que dans leur propres bras, et, pourquoi pas, que toute sexualité leur soit confisquée ; d’autres, au contraire, voudraient bénéficier d’une liberté sexuelle comparable à celle dont pofitent leurs épouses…. Etc, etc etc. Ce ne sont là que des aspirations, désirs, envies. Je suis même convaincu que d’aucun nourrissent d’autres fantasmes plus extrêmes (homme ou femme, l’exemple du viol est une excellente illustration) dont ils n’envisageraient pas même une fraction de seconde de tenter de le matérialiser. Alors, tirer des conclusions sur ce que devrait être le fonctionnement de notre société à la seule lumière issues de l’épanouissement sexuel de tel ou tel grâce à des pratiques atypiques pour remplacer tout simplement une tyrannie (admettons) par une autre…. Je ne dirais pas ce que j’en pense en toute lettre, ce n’est pas politiquement correct !
Je ne cherche à convaincre personne, mais je suis toujours un peu effaré des raccourcis pris par certains(es) soit pour justifier l’injustifiable (à ce titre cassandra, tant admirée par evabovary avec laquelle elle partage une étrange similitude dans l’habilité littéraire… ce qui me laisse un peu perplexe car si la maîtrise est la même, la mécanique rhétorique est identique… et ça c’est plus que troublant au point que je ne serais pas surpris qu’il y ait usurpation d’identité avec seulement un discours un peu mieux canalisé pour limiter les réactions violentes que les excès des premières interventions avaient suscitées, était assez adroite ), ou pour conclure sans nuance à la suprématie féminine…. Aspiration manifestement partagée par les femdoms… Limiter l’homme à son incapacité physiologique à maintenir une érection après l’orgasme (et/ou ne pas pouvoir recommencer plusieurs fois de suite) est aussi avilissant que de ne considérer la valeur d’une femme qu’à sa silhouette ou son âge (ou pire ses talents érotiques). Comme la femme n’est pas qu’un vagin, à l’instar de ce qu’écrivait candaul84 : l’homme n’est pas qu’une queue. S’il ne bande plus, il peut faire différemment, le temps que la pression sanguine remonte dans la cible de votre désir pour vous combler à nouveau. Je vous rappelle qu’on n’est pas contrait de jouir nous même pour vous faire jouir par un coït. Une érection tonique suffit. Si je/nous ne pouvons pas jouir plusieurs fois aisément, en ce qui me concerne mon érection peut se maintenir au-delà de la résistance même de mon épouse (non multi orgasmique). Il me sera peut-être difficile d’atteindre l’orgasme plus de deux fois ("arrête avant que ça fume" dirait mon beau-père

)ou plus, mais l’objectif de la prestation n’est pas l’obtention du produit final puisqu’on ne nous parle que d’orgasme féminin à pourvoir, ce me semble, et, curieusement, seule référence pertinente à envisager. Substituer un discours trop souvent machiste, nous en convenons tous, par le même en symétrie parfaite… tout ça sous prétexte que l’homme ne peut pas jouir et continuer à bander ? Où est le progrès ? Faut qu’on m’explique.
Je terminerai en combattant (je ne suis plus à un combat près) l’idée que l’absence d’exclusivité sentimentale ne conduirait pas fatalement à la dilution amoureuse, parce que, comme l’écrivait Proust « quand on aime quelqu’un, on n’aime plus personne ». On peut expliquer qu’on n’aime pas de la même façon, que c’est différent, qu’aimer ses enfants n’empêche pas d’aimer ses parents, son conjoint, etc…. et donc que l’amour peut se distribuer à l’infini. Oui ! C’est vrai pour Sœur Theresa, pour Sœur Emmanuelle, immenses donatrices d’Amour devant l’Eternel, Dieu ait leur âme en sa Sainte protection (Amen), mais qui n’attachaient aucune importance à leur ego… singulière différence avec nos femdoms ici représentées… qui aiment surtout être aimées et même avant tout désirées. Pour lesquelles donc, l’amour d’un seul homme est un peu restrictif, tout adorateur dévoué fut-il. L’amour pour les enfants peut se démultiplier à l’infini car il ne s’accompagne d’aucune dimension sexuelle, idem pour tous les membres de la famille. Dès qu’une composante désir (sexuel) y est associée, il y a risque de hiérarchisation affective. L’attrait de la nouveauté exacerbe l’appétit, il détournera donc fatalement le sujet vers l’objet du désir en cours de découverte. Soit, le retour au port sera la règle pour les femmes qui ont choisi ce mode de vie, mais accepter de partager c’est renoncer à une partie de l’amour qui n’est plus dirigé vers soi. On me dira que c’est une forme d’égo, et de narcissisme. Tout à fait ! J’espère bien en plus ! Mais pour être aimé, il faut aussi s’aimer (ce qu’ignorent invariablement tous les soumis mutilés qui se méprisent eux-mêmes et donc ne peuvent être aimé qu’au travers de l’amour qu’ils donnent mais surement pas pour ce qu’ils sont c’est-à-dire plus rien aux yeux de leurs maîtresses tyranniques). Par opposition, la polyamoueuse qui s’autorise plusieurs relations, est galvanisée dans son égo (et son narcissisme forcément très affirmé, lire evabovary suffit à le comprendre) puisqu’elle est ardemment aimée et désirée par plusieurs hommes. Donc d’un côté potentialisation du soit, le l’autre dévalorisation puisque je ne te suffis pas et que tu vas chercher ailleurs ce que je ne suis (hypothétiquement) pas capable de te fournir. On ne rase jamais gratis, ce qui est gratuit pour les uns est payé par les autres. Mr evabovary ne fait sans doute pas d’économie amoureuse, Mme se croit toute puissante car adulée (cr cassandra… ), et est convaincu d’avoir assez de réserve amoureuse pour tous. Mon point de vu c’est qu’elle a, à l’instar de ses semblables, une inépuisable réserve amoureuse pour elle-même… Mais ce n’est que mon point de vu, certes argumenté, mais contestable en tous points !
Et M….j’ai encore écris un roman (pendant ce temps, le mien n’avance pas; m..., m.... et m... !).
