intéressant d'avoir lancé la discussion parce qu'à titre personnel je suis justement en pleine réflexion sur le sens du terme et me retrouve voire même de plus en plus dérangé par celui-ci.
alors comme je suis quelqu'un de compliqué (pour ne pas dire casse-couilles), je suis à la fois un anti-dogmatique (pas fan des -ismes en tout genre) et à la fois je supporte mal qu'un concept ne puisse pas se définir clairement.
d'où mon mon intense sodomie de drosophiles quant à la recherche de la portée exacte du terme "candaulisme".
DONC, ce que je me demande notamment:
le forum rend pas mal la diversité des pratiques autour de la notion de candaulisme. il y aurait néanmoins un point commun à toutes ces pratiques, qui serait la recherche du plaisir du partenaire de couple dans un contexte extra-conjugal. bon ok.
ceci dit, si on fait un rapide inventaire de ce qu'on peut trouver, on se retrouve avec, disons grossièrement:
-le fait de jouir de voir son partenaire jouir avec quelqu'un d'autre. bon, est-ce qu'on ne pourrait pas qualifier ça de voyeurisme dans un cadre de couple libéré?
-un partenaire soumis (genre lopette par ex), et l'autre prenant plaisir à baiser ailleurs pour le faire bisquer. ok, mais on pourrait-on pas considérer ça comme une modalité de D/S?
-poster des photos de sa femme. bon, on pourrait peut-être cocher ça dans la case exhib...
-la volonté de trouver un intervenant extérieur pour le plaisir exclusif de son partenaire. bon à la limite, est-ce que ne serait pas justement l'avancée optimale d'un couple libéré dont on pourrait résumer la philosophie ainsi, à savoir qu'on aime son partenaire, qu'on prend donc nécessairement du plaisir dans le plaisir du partenaire, qu'on sait ce qui lui plaît, et que c'est une preuve de j'allais dire de confiance et de complicité que de vouloir lui donner le plus de plaisir possible?.
bref. pour résumer, plein de pratiques qui me semble pourraient tout aussi bien s'appliquer à des "cases" déjà existantes...
ce qui m'amène à cette réflexion suivante: finalement qu'est ce que je perçois du candaulisme tel qu'il peut l'être compris ou trop souvent perçu? qu'est-ce qui me met de plus en plus mal à l'aise quand on me demande "alors, t'es cando?".
j'ai comme l'impression, et dites moi si je me trompe mais c'est surtout là que je voulais en venir, qu'il y a souvent dans l'utilisation de ce terme candaulisme une composante péjorative qui serait liée à la notion de perte de contrôle, même de pouvoir.
genre, être cando, ce serait perdre du POUVOIR à l'égard de son partenaire. et là pour moi y a problème.
car de 2 choses l'une:
-on considère de base avoir un certain pouvoir à l'égard du corps, des envies, de la volonté de son partenaire. et ça me semble pas une base équitable de partage dans un couple (je ne dis pas que tout doit forcément être égal dans une relation, mais après c'est une question de modalités "contractuellement" acceptée par les 2).
-et si le truc c'est effectivement perdre du pouvoir à l'égard de quelqu'un, bah ça veut aussi dire le rendre plus libre. Or dans un certain discours que je perçois, ce serait comme si rendre libre quelqu'un devait avoir comme réaction quasi mécanique de devoir soi-même se rabaisser comme une sorte de compensation.
dans les 2 cas, je trouve très étrange voire dangereuse cette façon de penser, mais j'ai vraiment cette désagréable impression de ressentir ce genre de discours. d'où mon malaise -relatif- actuel...
voilà voilà! je rends le micro à la salle

fuck long and prosper...