Vous ne le savez peut-être pas, mais le tiercé entama sa brillante carrière à Paris le 22 janvier 1954 dans le Prix Uranie. Fut-ce une épreuve libertine, candauliste ? Bref, la pluralité "montée" (et démontée

) a déjà une belle histoire, et un non moins brillant futur.
Le Prix Uranie,
Je pourrais me montrer lyrique, poétique,
Filer la rime en vers apaisés, platoniques.
Je préfère emboucher mes lèvres sur ce cor
Pour clamer que je bande toujours aussi fort.
Car les formes de ma chérie me rendent fou,
Et ma passion prend feu comme de l’amadou.
Je l’aime tellement depuis le premier jour,
Que je veux qu’avec d’autres elle fasse l’amour.
Il lui avait fallu du temps pour dire oui.
Et lors du premier rendez-vous, quand elle jouit,
Épanouie et repue, dansant sur son amant,
Mon sexe sous tension cracha tel un volcan.
Je n’avais plus qu’une hâte : recommencer.
Eux aussi, de libertiner, étaient pressés.
Nous avions grand besoin de tutoyer le ciel,
Orchestre à deux baguettes des amours plurielles.
Alors que déjà j’élaborais le programme
Du rendez-vous, elle me dit : « montons en gamme.
Je suis si affamée qu’il me faut deux amants. »
Et de me le prouver par son milieu béant.
Le complice acquiesça et proposa le nom
D’un ami, expert dans l’art du tir au canon.
« N’ayez aucune crainte. Je réponds de lui.
C’est mon frère de semence dans le déduit. »
L’amant et son cocu préféré, de concert,
En réglèrent les moindres détails, sabre au clair.
Le rendez-vous fut pris pour le week-end suivant.
Sur les participants, soufflait un vent brûlant.
Le moment tant attendu arriva enfin.
La belle n’en pouvait plus de ronger son frein.
Le souffle tempétueux de ses folles envies
Libertines allait incessamment prendre vie.
Vers la chambre elle mène ses trois mousquetaires.
Devant l’huis, moi le mari dis : « c’est une paire
Et non une tierce ta main initiale.
Avec eux, déchaîne-toi, épouse insatiable ! »
Je pars sans lui laisser le temps de réfléchir.
Ne pas la voir s’ouvrir, ni l’entendre gémir
Me rend tellement fou, que je jouis du cerveau.
Que notre mariage est réussi, qu’il est beau !
Pendant que les amants s’occupent de ma reine,
Prêteur solitaire, j’erre près des arènes.
Metteur en scène absent, je pense au scénario
Qui sublime ma femme en pleine libido.
Les minutes ont passé, l’attente a trop duré.
Je me hâte à présent, je veux les retrouver.
Excité et heureux, vers le nid du plaisir
Pluriel, je cours. Comment vais-je la découvrir ?
La porte close me procure des frissons
Quand j’entends des gémissements à l’unisson.
Pour l’authenticité de ma délectation,
Je me fais silencieux. Quelle fornication !
Leurs trois corps emmêlés, dans un tohu-bohu
Beau et irréel, s’adonnent aux joies du cul.
Ma femme est un pantin assoiffé de luxure
Offrant à leurs appétits toutes ses pâtures.
Le second amant investit son puits d’amour ;
Sa raideur traduit le bonheur de son séjour.
Pendant ce temps, notre vieux complice d’antan,
Va et vient, profondément, dans son fondement.
En bon mari prêteur, je suis vite à l’étroit.
Je libère mon pieu aussi dur que du bois.
Allez joyeux cocu, va vite satisfaire
La bouche de ta belle laissée en jachère.
Haletante ma mie, du brelan au carré,
Passe en un tournemain, le sourire acéré.
Dans l’ordre ou le désordre, cette course hippique
N’a fait que des gagnants, joyeux jockeys lubriques.
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